Doté d'une voix mélodieuse et empreinte d'émotion, Cheb Benhabib a inauguré la 4e soirée du festival du raï avec Yad el marsem id li ma ken, un grand classique écrit dans les années 1920, par le poète Miloud Echegroni. Interprétée par de nombreux interprètes, comme Blaoui El Houari, Khaled, Mami et une pléiade de chanteurs raï, Yad el marsem a captivé le public, et rappelé à l'occasion les bons souvenirs des années fastes de la chanson raï. Invité à cette 3e édition du festival dans le cadre du concours jeunes talents, tout comme Cheb Allam, Cheb Benhabib a enchaîné dans un style chevauchant entre un raï sentimental et un genre plus « posé » qu'affectionnent particulièrement les puristes de la chanson raï, même si des chanteurs, à l'instar de Benhabib, sont contraints de s'adapter aux exigences d'un public jeune, qui ne réagit qu'aux rythmes endiablés des chebs tenant le haut du pavé dans les cabarets les plus en vue de la corniche oranaise. La preuve a été donnée après le passage de Cheb El Hindi avec son éternelle nadiha gawria. Cheba Djamila, native de la ville d'Arzew (Oran), parvient enfin à faire vibrer les gradins en interprétant d'une voix éteinte, presque inaudible, son tube ma tgouloulehch khbari. Mais qu'à cela ne tienne, le public en redemande en acclamant Nani, un habitué du festival du raï, présent à toutes les éditions. Son entrée sur scène fera vite oublier la prestation de Cheb Zinou, dont c'était la première participation au festival de Sidi Bel Abbès. En guise de bouquet final, les responsables de la programmation ont envoyé sur scène Houari Manar et Kader Japonais qui ont fait le tour de leur répertoire. La 3e édition de ce festival sera clôturé aujourd'hui avec, à l'affiche, Cheb Mimoun, Djillali Amarna, l'Orchestre national de Barbès (ONB), Houari Benchenet, Cheb Hassan et l'inimitable Hadja Zahouania.