Irini, la mission navale de l'UE chargée de contrôler l'embargo sur les armes pour la Libye, opérationnelle depuis le 4 mai, favorise l'homme fort de l'est de ce pays, Khalifa Haftar, qui reçoit les armes par terre et air, a dénoncé le chef du gouvernement d'union nationale (GNA) Fayez Al Sarraj. «L'objectif primaire de l'opération Irini est de faire respecter l'embargo imposé par l'ONU à l'envoi d'aides militaires étrangères en Libye. Son rayon d'action est la Méditerranée. Mais nos ennemis reçoivent les armes et munitions essentiellement via terre et air», a déclaré M. Al Sarraj dans une interview au quotidien Corriere della Sera publiée hier. «C'est en bref notre principale objection : nos ports seront contrôlés, nos troupes pénalisées, tandis que les sites de Haftar seront libres de recevoir toutes sortes d'aides», a poursuivi M. Al Sarraj. Il a une nouvelle fois réitéré au journal italien son refus de négocier sur le plan politique avec M. Haftar, «après les désastres et les crimes qu'il a commis à l'encontre de tous les Libyens». «Non, nous ne sommes plus disposés à parler avec Haftar. Il est responsable d'un vil coup d'Etat. Il ne doit plus s'asseoir à la table des négociations», a martelé M. Al Sarraj.