De petits camions dotés de citernes en plastique vendant à la criée l'eau de source, sillonnent à longueur de journée les quartiers des villes et villages de Mila. Le commerce a commencé à prendre de l'ampleur il y a cinq à six années, aux plus fortes périodes de rareté du précieux liquide. Depuis lors, l'on constate tous les jours une foultitude d'engins munis de cuves hygiéniques, écoulant cette denrée en faisant du porte-à-porte. Qu'elles proviennent des sources de M'chira (dans le sud de la wilaya) ou de Tassala Lamtaï au nord, ces eaux, dont on dit le plus grand bien, sont très prisées par le consommateur et s'écoulent comme des petits pains. L'on a même constaté que durant les journées où le produit vital ne coule pas dans le robinet des ménages, de longues files de bambins munis de jerricans et autres récipients se forment devant le véhicule distributeur. Si on se fie à leurs dires, les préposés à ce commerce, florissant au demeurant, assurent effectuer plusieurs rotations par jour pour satisfaire la demande ascendante. Le prix de ces eaux, censées être récupérées au niveau de sources « contrôlées » et analysées biologiquement, est très abordable à raison généralement de 1 DA le litre. Trop accaparées par les tracasseries domestiques, les ménagères ne se préoccupent nullement de la provenance de cette eau « recommandée » vivement pour le traitement de certaines maladies dermiques, respiratoires ou gastriques. En revanche, beaucoup de personnes trouvent ces eaux thérapeutiques douteuses, puisque, selon leurs propres affirmations, « les colporteurs vont les chercher des fontaines et des ruisseaux ». Dans un cas comme dans l'autre, la prudence est de mise.