Le mouvement de débrayage observé avant-hier par quelque 1000 dockers en activité au port commercial de Annaba a pris fin dans le même journée sans générer un quelconque résultat. Les dockers ont finalement repris le travail, mettant fin à leur action de protestation qui avait été enclenchée sans l'avis de leur syndicat dans le but de faire valoir des augmentations salariales, une humanisation des conditions de travail et autres avantages liés à leur activité. Cette sortie inattendue et imprévue, qui a surpris la direction générale du port et son partenaire social, a été quand même pour eux un moyen pour faire entendre leur voix et défendre leur droit inhérent aux spécificités de leur poste de travail. Outre l'application des dispositions de la convention de branches issue de la dernière tripartite gouvernement-UGTA-patronat, les dockers revendiquent, selon certains d'entre eux, la réduction du volume des horaires de travail qu'ils qualifient de trop chargés et de contraignants. « Nous activons jour et nuit dans des conditions très pénibles. C'est pour cela que nous exigeons des compensations en ce qui concerne les jours fériés et les nuits travaillées, soit une majoration de 100% assortie de l'équivalent en jours de récupération », réclament-ils. Or, du côté du syndicat, qui est intervenu rapidement pour contenir ce mouvement imprévu, on parle d'un malentendu. Pour Lazhari Adjabi, président de la section syndicale UGTA au port de Annaba et membre de la Fédération nationale des travailleurs des ports, chargé de l'organique : « Les dockers n'ont pas compris les dispositions régissant leur activité. En matière de convention de branches, ils viennent de bénéficier d'une augmentation de salaire de l'ordre de 17% en juillet dernier, à l'instar des dockers des 10 ports du pays. Cette augmentation a été appliquée avec effet rétroactif à partir de janvier 2010. » Notre interlocuteur, qui s'est félicité de la cessation de ce débrayage d'avant-hier, révélera également : « Le travail de nuit ou en période de fêtes nationales ou religieuses est majoré à 100% ou récupéré, conformément à la réglementation en vigueur. Ce qui lève toute équivoque concernant ce point que les dockers n'assimilent pas. » D'autres sources proches du port commercial de Annaba n'écartent pas une manipulation des dockers, dont un groupe de pression au port de Annaba serait l'auteur. En effet, selon elles, l'activité portuaire locale connaît un net regain ces deux derniers mois, notamment en matière d'importation de produits de large consommation, et ce, à la veille du mois du Ramadhan. « Avec une moyenne de 35 évacuations (containers) et leur récupération, vidés, dans la même journée, le terminal à containers est saturé en cette période. Déclencher une grève des dockers implique la cessation de débarquement de la marchandise. Ce qui arrange ce groupe de pression dont l'objectif est de mettre à genoux l'entreprise portuaire », soutiennent nos sources. Le port commercial de Annaba fait partie des dix principaux ports de commerce d'Algérie. Il rayonne sur douze wilayas de l'est du pays où sont implantées les zones industrielles à fort potentiel de développement et des ressources naturelles : les mines de fer d'ArcelorMittal Algérie et de phosphate de Ferphos et les champs pétroliers de la compagnie Sonatrach.