L'Arabie Saoudite et d'autres pays producteurs, membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) envisagent d'étendre les réductions record de leur production jusqu'à la fin de l'année 2020. Dans cet objectif, des négociations sont en cours pour obtenir, notamment, le soutien de la Russie. «Les Saoudiens estiment que le marché a encore besoin de soutien et veulent reconduire les coupes actuelles jusqu'à la fin de l'année. Les Russes veulent également la même chose, mais le problème risque de se poser à nouveau avec les compagnies pétrolières concernées», selon une source de l'OPEP + citée par Reuters. Le président russe, Vladimir Poutine, et le prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salmane, ont convenu lors d'un appel téléphonique d'une «coordination étroite» sur les restrictions de la production de pétrole, a déclaré mercredi le Kremlin. Le ministre russe de l'Energie, Alexander Novak, avait rencontré, mardi, les principales compagnies pétrolières nationales pour discuter de la possible prolongation du niveau actuel des coupes au-delà de juin. Aucune décision n'a cependant été prise en raison de divergences d'opinions. Les plus réticents ayant affirmé que Moscou devrait attendre de voir les prochains niveaux de la demande, dans le sillage de la reprise graduelle du transport aérien, suite aux levées de restrictions graduelles entreprises par les pays touchés par la pandémie sanitaire. Un mois depuis l'entrée en vigueur de l'accord des pays OPEP+, l'engagement des pays signataires, en termes d'adhésion aux baisses de production, a atteint un niveau élevé, selon le secrétaire général de l'Organisation, Mohammad Sanusi Barkindo. Lors d'une réunion par vidéoconférence avec le nouveau ministre du Pétrole du Venezuela, Tareck El Aissami, le SG de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a informé le ministre vénézuélien du niveau élevé d'engagement, de motivation et de dévouement de l'OPEP et des autres pays producteurs dans la Déclaration de coopération (DoC), en termes d'adhésion aux ajustements de production qui ont commencé le 1er mai et de fournir une plateforme pour la reprise de la croissance dans les mois et les années à venir, a rapporté l'OPEP sur son site web. «Nous devons rester constants, attentifs et continuer avec le sens de l'objectif que tous les participants ont montré depuis les réunions ministérielles d'avril. Nous ne voulons pas compromettre le revirement dont nous avons été témoins ces dernières semaines», a déclaré Barkindo. La conformité soutenue par des coupes volontaires Depuis le début du mois de mai, les pays de l'OPEP + ont entamé la réduction de leur production de 9,7 mb/j, sur une période de deux mois (mai et juin 2020) , et ce, en conformité avec l'accord de l'OPEP+ conclu le 12 avril. En plus des réductions entamées dans le cadre de l'accord, des baisses volontaires supplémentaires ont été annoncées la semaine écoulée par l'Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis et le Koweït . L'Arabie Saoudite retirera jusqu'à un million de barils supplémentaires par rapport à ce qui a été convenu ; alors que le Koweït a annoncé une réduction allant jusqu'à 80 000 b/j, tandis que les Emirats arabes unis se sont engagés à retirer jusqu'à 100 000 barils par jour. «Les ajustements rapides de la production, face aux actuels déséquilibres profonds du marché pétrolier mondial ont déjà commencé à montrer des effets positifs, avec un rééquilibrage qui devrait s'accélérer au cours des prochains trimestres», a estimé l'OPEP dans son dernier rapport mensuel. Une nouvelle réunion à distance de l'OPEP et ses partenaires est attendue pour le 10 juin prochain pour suivre l'évolution du marché pétrolier et l'impact de cette baisse. Côté prix, le panier de l'OPEP, constitué de prix de référence de 14 pétroles brut, s'est maintenu cette semaine à plus de 29 dollars. Ce panier de référence de l'OPEP (ORB), qui comprend notamment le pétrole algérien (le Sahara Blend), a reculé à 29,03 dollars le baril, mercredi, contre 29,75 dollars mardi dernier, selon les données de l'Opep reprises par l'APS.