De nombreux émigrés originaires de Bouzeguène ont décidé de revenir en nombre passer leurs vacances, cette année, dans leur région d'origine. Le coût de l'échange de l'euro est plus que favorable pour pousser de nombreuses familles émigrées à venir se ressourcer et retrouver la chaleur et l'ambiance familiale dans leurs villages. La région de Bouzeguène qui reste le premier fief d'origine des expatriés de Kabylie, en particulier ceux vivant en France, a vu nombre de ses émigrés revenir cette année pour se reposer et retrouver l'ambiance des perpétuelles fêtes de mariages. « Rien ne peut m'empêcher de revenir pour replonger dans la chaleur du pays d'origine et à ses particularités », nous dit M. Yakoubi, un émigré du village de Houra. Lynda, une jeune émigrée née en France, jubile à l'idée de retrouver sa grand-mère et ses tantes qui vivent dans les villages d'Ihitoussène et d'Ahrik. Le charme des vacances au bled et des plages au sable chaud attirent les émigrés. Un voyage qui permet aussi pour beaucoup d'entre eux de prendre le pouls d'un pays qui bouge. La visite familiale s'installe comme un rite sacré. Baume au cœur de ce séjour de détente, bain de soleil et pour certains, l'occasion de se recueillir sur la tombe des parents et autres proches. Pour d'autres, c'est carrément joindre l'utile à l'agréable en profitant des vacances agrémentées de petites affaires bien rentables. « En France, avec la même somme, je ne pourrais pas faire grand-chose. Elle couvrirait juste un mois de loyer et quelques achats pour remplir le frigo », nous explique Lounis, un jeune émigré, parti il y a une dizaine d'années et qui s'est installé en France. « Ici, en Algérie, je ne me prive de rien », dit-il. Par ailleurs, l'arrivée des émigrés relance la dynamique de développement. À travers tous les villages de la commune et daïra de Bouzeguène, on sollicite les émigrés pour mener les actions, les projets divers, qui concourent au développement de la cité. C'est une tradition dans les villages qui, en l'absence de subventions suffisantes des pouvoirs publics, se prennent en charge pour finaliser leurs projets. A Ihitoussène, la réalisation de la stèle des Chouhada sera en grande partie prise en charge par les émigrés de Paris et de Marseille, organisés en association. Dans d'autres villages, ce sont des réservoirs d'eau potable, des aménagements de cimetières, des captages de sources, des achats de micro-ordinateurs pour les jeunes du village qui sont financés par des dons d'émigrés, constituant une véritable manne pour le village. De la mère patrie au pays de l'immigration, c'est un dialogue bien émouvant qui se perpétue tout au long de l'année. Entre le village d'origine et la communauté émigrée, il n'y a point de rupture.