Un signe qui ne trompe pas quant à un véritable retour de la stabilité dans la région. Les signes d'apaisement enregistrés cette année en Kabylie à la faveur de la nouvelle conjoncture politique ont laissé plus d'un optimiste. A commencer par nos concitoyens résidant à l'étranger qui sont revenus en force cette année. Gênés jusque-là par les douloureux événements que l'on sait, l'on assiste cet été, à un afflux massif des émigrés tout contents de retrouver la chaleur familiale et de respirer l'air du pays. Dans les rues grouillantes, tout comme dans les hôtels touristiques de Kabylie, des signes tangibles de ce grand retour sont aisément perceptibles dans la mesure où nos concitoyens expatriés sont facilement repérables à leur allure, à l'immatriculation des véhicules et surtout à leur accent. A Béjaïa, chef-lieu de wilaya, les hôtels ont déjà accueilli un nombre appréciable de familles algériennes résidant en Europe et qui sont revenues en Kabylie après plusieurs années d'absence. Sur les plages, ils sont nombreux à se dorer au soleil, au grand plaisir des enfants, mais aussi des «pépés» et des «mémés». A ce titre, le directeur de l'hôtel complexe touristique du Sahel à Aokas, s'est dit quelque peu surpris par ce regain d'intérêt de nos émigrés pour la Kabylie. «Nous avons reçu un bon nombre d'émigrés durant le mois de juillet, et nous comptons en recevoir davantage au mois d'août puisque nous avons déjà quelques réservations, d'autant plus que nous appliquons des tarifs promotionnels en demi-pension pour un couple, ce qui est certainement abordable par rapport aux tarifs pratiqués à l'étranger», dira le directeur de l'hôtel. Un tel avis est d'ailleurs partagé par des émigrés : «Personnellement, je viens de Paris, et cela fait plusieurs années que je ne suis pas venu en Kabylie. Ma femme et nos enfants passent actuellement de très bonnes vacances ici, et l'accueil est tellement extraordinaire que nous avons décidé de revenir chaque année». «Si toutes les conditions de séjour sont réunies, il vaut mieux que nos émigrés dépensent leur argent en Algérie plutôt qu'à l'étranger», dira Kamel, un père de famille à l'accent marseillais. Farid est Parisien, et il est venu accompagné de sa fiancée: «Nous sommes agréablement surpris après tout ce qui se dit sur l'Algérie et la Kabylie à l'étranger. Nos conditions de séjour et le rapport qualité-prix sont très appréciables, d'autant plus que nous avons l'occasion de revoir la famille», dira Farid qui est né à Paris, mais dont les parents sont originaires d'Akfadou. De son côté, la fiancée est aux anges. Elle aussi est parisienne et aussi contente de découvrir le pays de Farid. Elle a bien du plaisir à passer du bon temps dans un hôtel algérien et pourquoi pas y vivre un jour. «C'est la première fois que je viens au bled et j'en suis personnellement ravie», dit-elle. «Là, au moins, nos sommes chez nous, et nous passons un agréable séjour qui n'a rien à envier aux hôtels du Maroc et de Tunisie où j'ai déjà séjourné», renchérit Farid. Il est temps que les pouvoirs publics algériens fassent beaucoup plus d'efforts pour attirer les touristes émigrés qui ne trouveront pas mieux que de dépenser leur argent en Algérie, comme le font d'ailleurs les Tunisiens et les Marocains chez eux. Un tel constat est certainement significatif à plus d'un titre pour rappeler la nécessité d'une véritable politique d'investissement touristique dans notre pays afin d'attirer davantage d'étrangers mais aussi de touristes algériens résidant à l'étranger. A l'inverse des années précédentes, les émigrés sont, donc, venus en force au pays. Un signe qui ne trompe pas quant à un véritable retour de la stabilité dans la région. Ce sont des prévisions qui se confirment désormais, pourvu que les commodités soient au rendez-vous. Mais là, c'est une autre affaire.