Un gros câble électrique de 5500 V, long de 3000 m (3km) a été volé durant le mois du ramadan dans le complexe sidérurgique de Sider El Hadjar. Selon les premières informations, la valeur de cet équipement électrique qui alimentait l'unité d'agglomération est estimée à près de dix millions de dinars. Alertés, les services de sécurité ont déclenché une enquête dont la brigade scientifique a récolté des indices capables d'identifier les auteurs de ce forfait. L'une des pistes retenues est le «sabotage». C'est ce qu'ont dénoncé des cadres de Sider El Hadjar au lendemain de la constatation de ce forfait qui, par ricochet, hypothèque le redémarrage du haut fourneau, prévu dans les jours à venir. «Ce vol caractérisé a été constaté la veille de l'Aid. Paradoxalement, le lieu du vol est situé pas loin d'un poste de surveillance avancé des éléments de la SGS, une filiale du groupe Sider qui assure la sécurité des lieux. Mieux, le vol de ce câble, long de 3000 m a été effectué en plusieurs jours tout autant que son transport hors de l'usine. Comment peut-on agir impunément durant une longue période sans qu'aucun élément de la sécurité de la SGS, à l'intérieur de l'usine et au poste de contrôle, n'ait remarqué un quelconque comportement douteux ? Cette situation, douteuse à plus d'un titre, interpelle plus d'un responsable de la sécurité de Sider El Hadjar», estiment plusieurs cadres. Faut-il rappeler que ce vol est intervenu parallèlement avec un changement à la tête de la direction générale du complexe El Hadjar où le désormais ex PDG Chameseddine Maatallah a été limogé sans indemnités par le conseil d'administration (CA) de Sider El Hadjar ? Son départ a été motivé par les conclusions du rapport du commissaire aux comptes dont, outre 14 milliards de dinars de déficit, des chiffres erronés avancés dans le bilan annuel. Cependant, le commissaire aux comptes tout autant que Aouchiche Lakhdar, le PDG du groupe Sider, l'actionnaire principal du complexe n'ont pas daigné déposer une plainte pour protéger les biens publics. Ce qui n'est pas le cas de celui du groupe Imetal Tarek Bouslama qui, immédiatement, a ordonné un audit de sécurité pour situer les responsabilités. Pour remédier à cette situation, le nouveau directeur général Réda Belhadj a, quant à lui, instruit le service de la maintenance du complexe à l'effet de procéder à la remise en place d'un câble similaire, affecté d'une autre zone non active pour éviter la prestation d'une entreprise sous-traitante qui, en contrepartie, a exigé sept millions de dinars.