Plus de visite et aucune transaction. C'est le statu quo pour le marché de l'immobilier», affirme Nordine Menaceri, président de la Fédération nationale des agences immobilières. Privées d'ouverture durant le confinement à cause de la Covid-19, les agences immobilières jouent leur survie. «Cela fait 18 mois qu'on souffre. Certaines agences ont dû mettre la clé sous la porte», confie M. Menaceri. Il explique : «On sort d'une année de hirak, une période ‘‘creuse'' durant laquelle les transactions se faisaient rares compte tenu de la situation que traversait le pays. Les choses sont revenues à peu près à la normale dès l'installation du Président. Puis le coronavirus a encore déstabilisé notre activité.» Ce dernier se désole du fait que les agences immobilières aient été contraintes de fermer sans prendre en considération l'importance de leur activité qui représente le premier maillon de l'immobilier. Alors que le marché est à l'arrêt total, une question primordiale reste en suspens : la crise sanitaire a-t-elle eu un impact sur le prix de l'immobilier, sachant qu'à la base il ne répond à aucune norme ? «Personne ne peut le dire au moins jusqu'à novembre ou décembre, une fois la période estivale et la rentrée scolaire passées», assure-t-il. Selon lui, le baromètre du marché de l'immobilier est le printemps, mais cette année a été «blanche». «D'abord, on ne sait pas si les gens vont brader leurs biens. Ensuite, la crise sanitaire a été tellement soudaine que les potentiels acheteurs ont sûrement dû se rabattre sur leurs économies prévues pour un éventuel achat. Résultat : les prix peuvent flamber comme on peut rester sur un statu quo», explique-t-il. En attendant, les agences immobilières se préparent à rouvrir progressivement leurs portes. Et afin que tout se passe dans les meilleures conditions, M. Menaceri préconise une série de procédures qui seront adoptées lors des visites de logements, expliquant que le danger se situe principalement dans les maisons encore habitées. «Quand celles-ci sont vides, il n'y a pas de problème. Mais c'est lorsque les familles n'ont pas quitté leurs logements que la vigilance est de mise», poursuit-il. Le masque étant déjà obligatoire, M. Menaceri recommande le port de gants lors des visites, car l'acheteur a tendance à ouvrir les portes et les fenêtres machinalement. «Il faut aussi se désinfecter les mains avant et après avoir touché n'importe quelle surface. Cela évite d'importer le virus ou de l'exporter», justifie-t-il. Ensuite, l'expert immobilier préconise de restreindre le nombre de personnes lors des visites : «Il nous arrive de faire 2 voyages pour emmener tout le monde à la visite», confie-t-il. Et enfin, M. Menaceri assure que l'idéal serait évidemment que chacun se déplace dans son véhicule afin de respecter la distanciation sociale et ne pas se retrouver à 5 à bord du véhicule.