En plus du désastre causé par les flammes, la Russie risque également de vivre une catastrophe nucléaire. Des incendies se sont déclarés, en effet, autour d'un centre nucléaire à Snejinsk, dans l'Oural russe, situé à 1500 km à l'est de la capitale Moscou. Lors d'une réunion avec les régions touchées par les feux de forêt, le ministre russe des Situations d'urgence, Sergueï Choïgou, a indiqué avoir demandé à ses services de travailler 24 heures sur 24 pour éteindre ces incendies qui touchent sept hectares autour du centre nucléaire à Snejinsk. « Quant à Snejinsk, je vous demanderai de travailler aussi la nuit », a-t-il déclaré, en s'adressant aux services du site. « Il vous reste sept hectares, ce n'est pas une surface énorme, j'espère que vous arriverez à éteindre ce foyer », a-t-il encore ajouté. Des inquiétudes persistent aussi quant à la possibilité de voir les flammes atteindre le principal site de recherche nucléaire à Sarov, une ville fermée aux étrangers et enclavée dans la forêt dans la région de Nijni Novgorod (350 km à l'est de Moscou). Néanmoins, des responsables russes affirment que la situation est sous contrôle et que des soldats déployés là-bas allaient être dépêchés ailleurs. La radio Echo Moskvy rapporte que l'armée a creusé un canal pour empêcher les flammes de progresser en direction des installations d'armement nucléaire. Selon le ministère des Situations d'urgence, la situation à Sarov est « stabilisée ». Sarov est la ville la plus proche du site nucléaire qui a produit la première bombe atomique soviétique, en 1949, et qui reste le principal centre de conception et de fabrication d'armes nucléaires de Russie. Le président Dmitri Medvedev a néanmoins ordonné de renforcer la protection des sites stratégiques après l'incendie d'une base logistique militaire près de la capitale. Sur l'ensemble du pays, « on a constaté, au cours des dernières 24 heures, une baisse du nombre d'incendies, pas assez importante toutefois pour que l'on puisse se réjouir », a déclaré le ministre des Situations d'urgence, Sergueï Choïgou. La situation s'est en revanche aggravée dans le Sud-Ouest, a observé M. Choïgou. Le ministre a dit craindre que les incendies ne se propagent à une région dont le sol et les végétaux avaient été irradiés lors de l'explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl en 1986. « Nous surveillons attentivement la situation dans la région de Briansk », à la frontière avec l'Ukraine et la Biélorussie, car « si un incendie s'y déclarait, des substances radioactives pourraient s'envoler avec la fumée et une nouvelle zone polluée apparaîtrait », a-t-il averti. Par ailleurs, en raison de la sécheresse, le Premier ministre, Vladimir Poutine, a interdit les exportations de céréales jusqu'à la fin de l'année, une décision qui pourrait être révisée en fonction des récoltes. La Russie est le troisième exportateur mondial de céréales, et les difficultés de son agriculture ont déjà contribué à une flambée des cours du blé sur les marchés mondiaux.