Situé au rez-de-chaussée, le service d'état civil de Draâ El Mizan accueille, chaque jour, des centaines de citoyens qui attendent l'ouverture des guichets dès les premières lueurs de l'aurore. En fait, ce problème ne date pas uniquement de ces derniers mois avec l'introduction du nouveau dossier pour le passeport biométrique et l'extrait d'acte de naissance n°12S. « Je vis un vrai calvaire en me déplaçant de M'kira jusqu'ici pour avoir mon acte de naissance, alors qu'il m'aurait suffi de quelques minutes pour l'avoir dans notre commune. A chaque fois que je me rends au guichet, j'ai la hantise de ne pas trouver mon nom ou mon prénom ou une partie de ma date de naissance. En fait de registre, il ne reste presque rien », nous confie Si Slimane, un sexagénaire. Au demeurant, le service d'état civil de Draâ El Mizan est composé de deux ailes. La première concerne les administrés de la localité et la seconde regroupe les anciens registres de l'ex-commune mixte, à savoir ceux de la daïra de Tizi Gheniff avec deux communes, les trois autres localités de Draâ El Mizan, les daïras de Boghni et des Ouadhias, soit treize communes. Par ailleurs, si les citoyens font face au temps de délivrance des différents documents, d'autant plus qu'il n'est vraiment pas aisé pour les préposés au guichet de manipuler ces restes de registres, les cas aberrants relevés concernent surtout les fautes de transcription liées à l'arabisation des noms de famille et des prénoms. Des dizaines de dossiers sont, tous les jours, déposés sur le bureau du procureur de la République près le tribunal civil pour des rectificatifs. « Je suis en train de faire un ballet incessant entre la mairie et le tribunal pour corriger mon nom de famille », dit un citoyen. Les autres cas concernent une lettre double ou unique alors que le manque d'un chiffre sur le registre à la date de naissance est encore un autre problème.Pour ce citoyen d'Aït Bouadou, l'arabisation du nom de son grand-père, Ameur, devient « Aoma », « Amar » ou « Aomar » en arabe, selon le fonctionnaire.Cependant, il reste à espérer que ces problèmes qui empoisonnent la vie des citoyens trouvent une solution par l'introduction de l'informatisation et de la numérisation des registres d'état civil. Ces derniers mois, des initiatives ont été prises par les présidents d'APC des communes du sud de la wilaya pour essayer de sortir de ce tunnel.