La Corée du Nord a préparé des millions de tracts de propagande qu'elle compte envoyer au Sud au moyen d'une escadrille de milliers de ballons, alimentant hier les tensions après la destruction du bureau de liaison intercoréen. Le régime nord-coréen a multiplié ces dernières semaines les attaques verbales contre Séoul, critiquant notamment le fait que des transfuges nord-coréens basés au Sud envoient en direction du Nord de la propagande anti-Pyongyang. Après avoir rompu les canaux officiels de communication, la Corée du Nord a détruit la semaine dernière le bureau de liaison qui avait été ouvert en septembre 2018 juste au nord de la Zone démilitarisée (DMZ) et symbolisait la détente apparue cette année-là sur la péninsule. Elle a aussi menacé de renforcer sa présence militaire aux abords de la DMZ, et certains experts la soupçonnent de chercher à créer une crise de toutes pièces pour arracher des concessions, au moment où les négociations internationales sur la dénucléarisation sont au point mort. Officiellement, l'objet de la colère nord-coréenne est la propagande contre le dirigeant Kim Jong-un envoyée depuis le Sud par des dissidents au moyen de ballons dans les airs. Les tracts ont parfois été à l'origine d'une montée des tensions, comme en octobre 2014, quand le Nord avait ouvert le feu sur des ballons qui en transportaient, ce qui avait provoqué un échange de coups de feu des deux côtés de la DMZ. L'impact de ces tracts au Sud est pourtant très limité, puisque la plupart des Sud-Coréens ne prennent même plus la peine de les lire.