Algérie Télécom lancera, dès septembre prochain, à Béjaïa, le réseau Backbone, un concept anglais désignant une dorsale internet de longue distance de très haut débit à fibre optique. C'est ce qu'a annoncé Aomar Oumbiche, directeur opérationnel d'Algérie Télécom (AT) à Béjaïa. Les communications téléphoniques, la navigation sur Internet et le transport des données électroniques « pourront se faire à moindre coût dans des conditions de confort requises et en un temps record », explique AT. Les utilisateurs accéderont ainsi à un système utilisant les nouvelles technologies consistant en un réseau d'accès multiservices (MSAN) permettant d'avoir à la fois un service de téléphonie, Internet, la télévision et la visiophonie. C'est l'avantage qu'offre ce nouveau réseau. Son lancement a pour ambition d'accroître la connectivité par un accès généralisé à l'Internet haut débit (2,5 GB/s et 10 GB/s). La première phase de l'installation de ce réseau permettra à 15 000 utilisateurs de la ville de Béjaïa d'accéder au Backbone. « D'ici deux ans, la totalité du réseau de la wilaya de Béjaïa basculera aux liaisons sur Backbone », promet AT. Le déploiement de cette nouvelle technologie sera effectif après le lancement, en 2006, par Algérie Télécom du réseau multiservice (RMS) à large bande de nouvelle génération. Ce nouveau service sera fourni par Djazaïr Abra El Web (Djaweb). En lançant ce nouveau service, AT compte améliorer la qualité de la connexion à internet, un service qui essuie de fortes critiques de la part des internautes. Premier grief : des particuliers que nous avons interrogés affirment avoir déposé leurs demandes de raccordement au réseau internet filaire depuis plus d'une année, mais à ce jour, leurs demandes sont restées sans suite. « Au 30 juin 2010, Algérie Télécom dispose de la capacité d'offrir 43 000 accès ADSL tous produits confondus (Easy, Fawri et Anis), mais nous ne disposons que de 20 000 clients dans la wilaya de Béjaïa. En outre, 760 abonnés sont connectés à Internet via le WLL », affirme M. Oumbiche. « A présent, nous avons 150 demandes en instance à travers la wilaya », ajoute ce responsable, qui impute les raisons des difficultés de raccorder certains clients « soit au manque de réseau filaire ou à la saturation du réseau dans certains quartiers ou localités ». « Là où il y a le réseau filaire, nous satisfaisons les demandes de raccordement au fur et à mesure », explique M. Oumbiche. Et de soutenir que « le problème de la pénurie de modems est réglé ». Autre point qui attise le mécontentement des internautes : la mauvaise qualité du débit. M. Oumbiche explique cette faiblesse par deux cas de figure : « Soit il s'agit d'une panne nationale due à une quelconque coupure des transmissions que provoquent souvent les travaux routiers ou alors – et c'est le cas dans 95% des pannes – les déconnexions sont dues à des problèmes de raccordement au niveau de l'abonné. » Les internautes se plaignent souvent des connexions lentes. Explication de M. Oumbiche : « Même les ingénieurs français et américains n'arrivent pas à expliquer les raisons de la lenteur des connexions. » Le déploiement de tous ces services de nouvelles technologies vise à rattraper le retard qu'accuse Béjaïa. La wilaya est encore sous-numérisée. Seul un ménage sur dix dispose d'une ligne téléphonique fixe. Et parmi ces derniers, seul un sur trois dispose d'internet. Visiblement il y a encore du chemin à faire.