Algérie Télécom a des ambitions que la concurrence lui impose. A Béjaïa, cette société qui doit recouvrer 770 millions de dinars de créances (dont 30 millions auprès des collectivités locales), se donne l'échéance de la fin de l'année en cours pour atteindre un taux de couverture de 100 %. C'est-à-dire raccorder tout demandeur d'une ligne de téléphone fixe. même en zone rurale ? Concernant la contrainte du relief accidenté d'une bonne partie du territoire de la wilaya, Algérie Télécom entend la contourner par la technologie de la téléphonie sans fil. C'est ainsi que l'on compte investir les communes isolées dont les demandes exprimées sont à prendre en charge dans le cadre du WLL. Pour cette année, les régions de Beni Ksila et Beni Maouche sont au programme. C'est l'engagement que fait le directeur d'Algérie Telecom (AT) de Béjaïa, Omar Oumbiche, invité au forum de la radio Soummam, avec une pointe de satisfaction pour ce qui est réalisé jusque-là. Pour un taux de couverture actuel de 85 %, ce sont 79 000 abonnés au réseau fixe. Soit 38 000 nouveaux abonnés, depuis 2000, y compris le WLL dont la campagne de charme (avec la gratuité) de 2006, qui n'a pas été, pour rappel, du goût des concurrents, est pour quelque chose dans cette évolution des statistiques. La preuve, en l'espace d'un semestre, depuis l'installation du centre de wilaya en septembre 2006, le WLL a charmé 27 000 abonnés. « Le réseau filaire met beaucoup de temps alors que le WLL permet de donner une ligne d'une manière rapide », explique M. Oumbiche qui prend le soin de soutenir « la qualité irréprochable » de ce service avec cependant cette précision que pour un meilleur signal dans certaines zones, il est offert des antennes individuelles. Cependant, la société fait aussi face aux réclamations diverses de ses abonnés. Le directeur de AT Béjaïa estime que ceux-ci ne doivent pas souffrir du retard du rétablissement des lignes en dérangement. « Nous avons la meilleure vitesse de relève des dérangements, ça ne dépasse pas les 48 h », soutient-il en soulignant aussi que les coupures de lignes interviennent 22 jours après l'envoi des factures et en cas d'absence ou de retard de payement. Pour l'abonné, il reste que sur le terrain il y a des dysfonctionnements qui le fâchent souvent. Ils restent nombreux à se plaindre, par exemple, du piratage des lignes. A Algérie Telecom, le piratage n'est pas, faute de preuves, une réalité, juste une consommation, estime-t-on, que l'abonné n'assumerait pas. Ce qui fait qu'au niveau des Actel, dont trois nouvelles vont ouvrir prochainement à Béjaïa, Sidi Aïch et Amizour, les plaintes de ce genre n'aboutissent pas. Concernant l'Internet, à travers les formules Easy et Fawri, AT Béjaïa compte 3410 accès Internet à haut débit (ADSL). Un service qui vient aider quelque peu à la remontée des chiffres du parc du téléphone fixe qui a accusé une régression depuis l'avènement de la téléphonie mobile. L'offre de service ADSL, limitée dans l'espace, n'est pas toutefois sans accrocs. Ce qui fait que la connexion est laborieuse. Pour y remédier, AT, qui se plaint des coupures pénalisantes de câbles de fibres optiques, compte mettre en service à Béjaïa durant l'année en cours un nouveau support de transmission Est-Ouest ; un back bone qui est un réseau de fibres optiques de 80 Go qui « permettra d'améliorer et de sécuriser la connexion Internet ».