Il faut savoir terminer une guerre. Mais de quelle manière comme c'est le cas des Etats-Unis avec sur les bras deux conflits ceux d'Afghanistan et d'Irak qu'ils avaient lancés respectivement en 2001 et 2003, encore que la fin de ce dernier avait été annoncée au mois de mai suivant ? Mais tout laisse penser cette fois que les Américains vont retirer leurs troupes, mais cela veut-il dire pour autant la fin de ces deux conflits ? Une bien difficile équation au moment où des Irakiens, et parmi eux, l'ancien ministre des Affaires étrangères Tarek Aziz, appellent les Etats-Unis à ne pas abandonner leur pays. Quel paradoxe, mais cela veut dire que rien ne va. Aux Etats-Unis, la question se pose autrement, notamment pour la guerre en Afghanistan, comme le révèle le conseiller du président américain Barack Obama pour la sécurité nationale, le général James Jones, qui s'est dit inquiet du risque que l'opinion américaine se lasse de ce conflit. Le général a rappelé que le début de retrait des troupes internationales, fixé à l'été 2011 par M. Obama, « dépendrait de la situation » sur le terrain. Les forces de sécurité afghanes, rebâties depuis la fin 2001 avec le soutien des Occidentaux, doivent en principe prendre la responsabilité de la sécurité du pays en lieu et place des forces américaines et de l'Otan d'ici 2014. Les talibans, chassés du pouvoir par les Occidentaux à la fin 2001 mais qui ont reconstitué leurs forces ces dernières années, contrôlent toujours une large part du sud de l'Afghanistan et leurs actions se sont étendues à d'autres régions, opposant une forte résistance aux quelque 150 000 membres des forces étrangères. Il reste que l'efficacité n'a jamais été synonyme d'effectifs. En Irak, les choses seraient plus simples puisque le chef de l'état-major irakien a averti pour la première fois que le retrait total de l'armée américaine fin 2011 était prématuré car ses forces ne seront pas en mesure d'assurer pleinement la sécurité du pays avant 2020. Ces déclarations, qui reflètent l'inquiétude de la hiérarchie militaire face à l'insécurité persistante en Irak, n'ont pas semblé trouver d'écho à Washington où les dirigeants ont de nouveau affirmé qu'ils respecteraient le calendrier de retrait graduel fixé par le président Barack Obama. L'armée américaine, forte de 64 000 hommes en Irak, achèvera officiellement sa mission de combat le 31 août. Les 50 000 militaires américains qui resteront devront avoir quitté le pays à la fin 2011 en vertu d'un accord conclu par les deux pays en novembre 2008. Le conseiller pour la sécurité nationale du vice-président Joe Biden a estimé que la présence militaire américaine en Irak après fin 2011 ne se compterait plus qu'en « dizaines » ou en « centaines », au titre de la formation et sous l'autorité de l'ambassade. « A ce stade, le retrait (américain) se passe très bien, car les Américains sont toujours là, mais le problème sera différent après 2011 », a déclaré le général irakien. L'armée irakienne, qui était forte de 450 000 militaires en 2003, fut dissoute par les Etats-Unis, peu après la chute de Saddam Hussein. Elle a bien été reconstituée, mais elle ne sera probablement jamais la même, et cela à l'image de l'Irak qui fait face à de profondes divisions. C'est justement cette réalité ce qui explique l'appel au maintien de l'armée US.