Des comédiens et dramaturges venus d'Alger, Oran, Tipasa, Boumerdès, Batna, Tizi Ouzou et Bordj Bou Arréridj, entre autres, prennent part à cette manifestation culturelle. L'association Mohamed El Yazid d'Alger a régalé l'assistance, à Tifilkout, avec sa pièce intitulée Souk Redjal de Souad Sebki, metteur en scène au TNA. Le théâtre meuble, ces jours-ci, les soirées ramadhanesques dans la commune d'Illiltène, daïra d'Iferhounène, à 70 km au sud de Tizi Ouzou. C'est, en somme, un rendez-vous avec le 4e art qui anime les villages de cette localité perchée sur les hauteurs des monts du Djurdjura. Le théâtre régional de Tizi Ouzou, en collaboration avec l'association Tafat de Tifilkout, organise une semaine théâtrale au grand bonheur des férus de l'art des planches dans cette commune connue pour son attachement à la culture. D'ailleurs, c'est cette région qui a enfanté, entre autres, le dramaturge Boubakeur Makhoukh, le chanteur Taleb Rabah et le fondateur du groupe mythique les Abranis, Karim. Ainsi, plusieurs villages de la commune vivent, cette semaine, au rythme de l'animation théâtrale. A Tifilkout, vendredi, lors de l'ouverture de cette manifestation à l'école primaire du village, l'association Mohamed El Yazid d'Alger a régalé une assistance nombreuse avec sa fameuse pièce intitulée Souk Redjal de Souad Sebki, metteur en scène au Théâtre national d'Alger ( TNA). La pièce évoque un phénomène très répandu, ces derniers temps, dans la sociétés algérienne. Il s'agit du mariage à travers les nouvelles technologies, comme Internet. D'ailleurs, le récit parle d'un concours de beauté entre deux femmes pour prétendre dénicher un homme. « Ma pièce évoque un conflit de générations », explique Sebki, cette comédienne qui a déjà joué dans plusieurs feuilletons diffusés par l'ENTV. Elle a présenté sa pièce en compagnie de Nadia Kadia, une jeune ayant suivi une formation universitaire en art dramatique. « J'ai ramené une débutante pour jouer avec moi afin de bien faire apparaître en scène le décalage d'âge et de manière à faire ressortir également le conflit de générations, tel est l'objectif recherché dans le texte », ajoute Souad Sebki. Attention talent Durant la soirée, les petits bambins de l'association Tafat ont offert un véritable régal au public. Avec des gestes scéniques extraordinaires, ces comédiens en herbe ont présenté une pièce pleine de sens. « C'est un noyau de jeunes talents qui peuvent aller aussi loin que possible pour peu que les moyens suivent continuellement leur ascension. Ils sont vraiment doués pour le théâtre qui est une activité très prisée par les citoyens de notre région. D'ailleurs, nous avons quatre troupes dans le village. Plusieurs comédiens sont issus de l'association, à l'image de Madjid Naït El Hadj, Madjid Mouloudj et Amar Colombo qui était avec les Rigolos. Depuis la création de l'association en 1989, on a participé à plusieurs festivals où on s'est distingués, maintes fois, en s'adjugeant le premier prix de la manifestation », nous a expliqué Mohamed Naït Sid Nas, architecte de formation et qui se consacre également au théâtre sous la coupe de l'association Tafat. Belaïd Athmane, président de ladite association, estime, de son côté, que la manifestation est une aubaine pour créer une animation dans les villages de la commune d'Illiltène. Il tient également à remercier, à l'occasion, tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à l'organisation de cette activité. « Avec peu de moyens, on arrive quand même à mettre sur pied un programme riche en mesure de faire sortir la région de sa torpeur. Ces activités suscitent toujours un engouement remarquable chez la population de notre patelin », a-t-il souligné. Par ailleurs, rappelons qu'en 2008, l'association Tafat a rendu hommage au dramaturge Boubakeur Makhoukh et son élève, Kheireddine Amroune, deux valeurs sûres des arts dramatiques et cinématographiques. Cette semaine aussi, des spectacles haut en couleur et diversifiés sont à l'affiche aussi bien à Tilkout que dans les villages limitrophes, histoire de faire émerger cette classe juvénile farouchement attachée à l'art des planches. Ils sont nombreux à s'adonner avec abnégation au théâtre dans ses contrées lointaines, en dépit du manque de moyens. « A cœur vaillant rien d'impossible », dit l'adage. Toujours dans le sillage du programme de la semaine théâtrale qu'organise le théâtre régional Kateb Yacine de Tizi Ouzou, à Zoubga, les habitants de cette bourgade ont assisté, à la placette de la maison de jeunes du village, à une pièce présentée par la troupe Warchat El Bahia venue d'Oran. Il est utile de noter que Zoubga a été classé village le plus propre de la Kabylie en 2007. C'est une bourgade qui se prend en charge, notamment avec la réalisation de plusieurs projets d'intérêt général. « Nous avons construit une maison de jeunes et une salle de soins. Nous avons également procédé, entre autres, au revêtement des routes, à l'alimentation en eau potable... Dans notre village, il y a toujours la solidarités entre les habitants, c'est là la force de notre comité et de nos associations », nous a expliqué Gana Lekhbassene, secrétaire général du comité de village. Les villages d'Aït Aïssi et d'Ighefilène ont abrité également des pièces présentées respectivement par les troupes de Batna et de Bordj Bou Arréridj. Un programme alléchant se poursuivra jusqu'au 19 août. La commune d'Illiltène est, en effet, devenue le carrefour du 4e art.