Le cabinet britannique de gestion des risques Verisk Maplecroft a publié cette semaine un rapport qui revient sur l'impact de la pandémie du coronavirus sur les économies des pays émergents. Dans son étude au ton curieusement très alarmiste, Verisk Maplecroft prévient que de violentes manifestations de rue en raison de l'impact économique négatif de la Covid-19 sont à craindre dans certains pays fragiles d'Afrique et d'Amérique latine. Jusque-là, ça passe. Et puis, il n'est pas nécessaire de sortir d'une grande école d'économie ou de sciences politiques pour comprendre que la pandémie de la Covid-19 va laisser des séquelles indélébiles partout. Mais là où le problème se pose, c'est que ce rapport très indigent cite d'abord l'Algérie, le Nigeria (1re économie d'Afrique) et la Turquie parmi les pays présentant le plus de risques de connaître des troubles, alors qu'il y a une foultitude d'Etats faillis sur tous les continents dont il aurait pu parler en premier. Il n'y a pas à chercher midi à quatorze heures, la démarche est assurément intéressée. Jusqu'à preuve du contraire, l'Algérie a encore les moyens d'éviter de nombreux et grands écueils. Curieusement, le rapport en question ne cite pas le Maroc qui est pourtant beaucoup moins bien loti que l'Algérie. Le rapport n'est pas du tout crédible. Pourquoi ce traitement vicieux ou sélectif ? La réponse est évidente : Verisk Maplecroft est en réalité en cheval de Troie dont se sert le makhzen pour ternir l'image de pays qui, comme l'Algérie et le Nigeria, se dressent contre sa politique expansionniste sur le continent africain. Oui, Verisk Maplecroft est financé par Rabat. Dès lors, il n'y a pas à s'étonner qu'il ait mis l'Algérie dans sa ligne de mire.