Le groupe Occidental Petroleum Corp a annoncé officiellement sa volonté de travailler en Algérie, renonçant à la cession des actifs algériens – précédemment détenus par Anadarko –, qualifiés désormais d'«essentiels». «Nous pensons que ces actifs sont d'une telle qualité qu'ils vont être très compétitifs. Nous voulons être en Algérie», a notamment déclaré mardi, selon la presse américaine, la présidente (CEO) d'Occidental, Vicki Hollub, dans une conférence téléphonique avec des analystes à partir de Houston (Etats-Unis), siège de la compagnie. Le groupe, qui cherche les moyens financiers de couvrir sa dette amplifiée par les répercussions de la pandémie sanitaire, renonce malgré tout à vendre les actifs algériens et étudie plutôt les possibilités de se décharger d'autres actifs de son portefeuille, a déclaré mardi la présidente du groupe. L'annonce est intervenue un jour après qu'Occidental ait révélé une dépréciation de 6,6 milliards de dollars déclenchée par l'effondrement des prix du brut au deuxième trimestre. La décision d'Occidental est un nouveau rebondissement qui fait suite à l'annulation de la vente des actifs pétroliers et gaziers algériens au profit du français Total. En mai dernier, le PDG du groupe Total avait annoncé l'échec de la transaction projetée en Algérie. «Occidental nous a officiellement dit que nous ne pourrions pas acquérir les actifs en Algérie», avait alors déclaré Patrick Pouyanné. L'annulation de la vente – blocs 404a et 208 et une participation de 24,5% dans le bassin de Berkine (champs de Hassi Berkine, Ourhoud et El Merk) – faisait suite à l'opposition des autorités algériennes qui ont décidé d'exercer leur droit de préemption dès l'annonce de l'opération de fusion/acquisition, qui a été opérée en 2019, entre les compagnies pétrolières américaines Anadarko et Occidental, suivie d'un accord entre Occidental et Total pour la cession des actifs africains, dont ceux situés en Algérie. Ces derniers jours, des informations font état d'une opération en cours entre l'indonésien Pertamina et Occidental en vue de la vente des actifs algériens. L'information a été démentie officiellement lundi par le vice-président exécutif d'Africa Occidental Petroleum Corporation, Saamir Elshihabi, qui a confirmé, selon un communiqué diffusé par le ministère de l'Energie, «la volonté d'Occidental de développer sa coopération avec Sonatrach dans tous les domaines des hydrocarbures», en rappelant les entretiens fructueux tenus la veille avec le PDG de Sonatrach. Le ministre de l'Energie, Abdelmadjid Attar, s'était entretenu par visioconférence, lundi 10 août, avec Saamir Elshihabi avec lequel il a évoqué notamment les perspectives du renforcement du partenariat entre le groupe Sonatrach et la compagnie Occidental Petroleum dans les domaines des hydrocarbures, a indiqué le communiqué du ministère. De son côté, M. Attar a assuré que le ministère de l'Energie est disposé à soutenir tout effort de développement du partenariat entre Sonatrach et Occidental dans le cadre des contrats en cours, et surtout sur de nouvelles opportunités dans tous les domaines des hydrocarbures, notamment dans le cadre des nouvelles dispositions de la loi pétrolière 19/13, précise le communiqué du ministère. Au sujet de l'élaboration des textes d'application de la nouvelle loi sur les hydrocarbures, «le ministre de l'Energie a tenu à informer M. Elshihabi qu'une équipe est mobilisée en ce moment pour la finalisation des textes réglementaires prioritaires et que l'ensemble de ces textes seront introduits dans le circuit d'approbation dans les meilleurs délais en accord avec la nouvelle loi pétrolière», souligne la même source. Le ministère de l'Energie indique, par ailleurs, que la présidente (CEO) d'Occidental, Mme Hollub, a affirmé mardi 11 août, lors d'une intervention à partir de Houston (Etats-Unis), que les équipes d'Occidental continuent à approfondir les données de l'Algérie, notamment sur des opportunités additionnelles dans les zones dans lesquelles Occidental opère actuellement et dans les zones d'expansion pour maximiser la valeur des actifs, en vue de renforcer les capacités opérationnelles dans l'organisation d'operating conjoint avec Sonatrach. «La présidente d'Occidental a souligné tout particulièrement que les relations d'Occidental avec le gouvernement algérien sont excellentes et permettent de créer de la valeur pour l'Algérie et les actionnaires d'Occidental», indique le communiqué du ministère. Il est à rappeler que le rachat d'actifs pétrole et gaz appartenant à la société Anadarko Petroleum par Occidental Petroleum Corp (OXY) a été entériné le 8 août 2019. Il ouvrait la voie à la cession des actifs d'Anadarko en Algérie et dans plusieurs pays africains. L'opération, qui devait bénéficier au français Total, incluait l'acquisition des actifs du groupe pétrolier américain Anadarko en Algérie, au Ghana, au Mozambique et en Afrique du Sud. S'il a pu notamment valider, dès le mois d'octobre dernier, la transaction au Mozambique – acquisition de 26,5% des parts dans le projet mozambicain de liquéfaction de gaz naturel, Mozambique LNG, pour 3,9 milliards de dollars – Total s'est heurté au refus des autorités algériennes. Celles-ci ont depuis entamé des négociations, sur la base de la nouvelle loi sur les hydrocarbures, avec Occidental Petroleum Corporation, qui vient d'annoncer officiellement sa volonté de travailler en Algérie, estimant qu'il s'agit d'une option stratégique.