L'Entreprise nationale des industries de l'électroménager (Eniem) a élaboré un plan pour augmenter l'intégration d'une gamme de ses produits à hauteur de 70% avec son fournisseur libanais Le Matic, a appris l'APS auprès de son PDG, Djillali Mouazer. «L'intégration à hauteur de 70% à terme du produit Eniem occupe une place importante dans le plan de redressement de l'entreprise. Un plan qui s'inscrit en droite ligne avec la politique gouvernementale», a indiqué M. Mouazer dans un entretien à l'agence officielle. La gamme froid sera la première concernée par ce projet. L'intégration portera sur 10 produits (réfrigérateurs, congélateurs, vitrines) de différentes couleurs. «Nous disposons déjà des équipements adaptés pour produire cette gamme», a-t-il fait savoir. Entamée depuis le 2e semestre 2018 dans le cadre du partenariat avec le fournisseur libanais de matière première, le projet «avance bien» et est «à plus de 90 % d'avancement», a précisé M. Mouazer, relevant que des prototypes ont même été fabriqués. «Nous allons incessamment produire une présérie», a-t-il annoncé. «Nous allons atteindre les 70% de taux d'intégration à terme. Tout ce qui est tôle, plastique, cuivre, aluminium, fils, sera produit localement, seul le moteur ne le sera pas», a ajouté le PDG. Outre la gamme froid, le leader de l'électroménager en Algérie a, par ailleurs, contacté un fournisseur pour l'intégration d'autres produits, dont le chauffage, a fait savoir M. Mouazer, notant que «l'échange d'intention avec ledit fournisseur a été fait». Il a ajouté que l'intégration de la machine à laver, du chauffe-eau et des produits encastrables de cuisson, est aussi au menu et des démarches, dans ce sens, ont été déjà entreprises. Parallèlement à cette démarche, l'entreprise travaille également sur l'amélioration du design de ses produits afin d'être à la page et satisfaire le consommateur et pour s'inscrire dans la politique d'économie énergie du gouvernement, l'Eniem étant certifié ISO 14001 version 2015 (relative au système de management environnemental), a souligné son Pdg. Il a reconnu que le modèle de réfrigérateurs Eniem, qui est solide et sécurisé, «est obsolète et dépassé sur le plan technique, car ne répondant pas aux exigences de la consommation énergétique et aussi en design». Un «lifting» avait été fait pour certains produits, mais cela reste «insuffisant», puisque le design change au bout de quelques années, d'où «la nécessité d'effectuer un changement fondamental du design de nos produits», a indiqué le PDG de l'Eniem, qui a rappelé que la diversification et la modernisation des produits sont les principaux axes de la stratégie de développement et de redressement élaborée par l'Entreprise nationale des industries de l'électroménager. Selon lui, le plan de redressement et de développement de plus de 15 milliards de dinars a été entamé il y a deux ans par le renforcement de l'unité de recherche et développement de l'entreprise. Sa concrétisation, dit-il, peut se faire de deux manières. La première par la mobilisation des finances par l'Etat à travers «la mise à niveau des équipements et de l'outil de développement (laboratoire et ateliers de confection de l'outillage industriel)». Dans le deuxième cas, où l'aide de l'Etat n'interviendrait pas, il est prévu de recourir au partenariat industriel pour l'intégration mais aussi la diversification de l'activité, que ce soit avec des partenaires algériens ou étrangers. «Cela peut se faire avec la combinaison des deux, explique M. Mouazer, en précisant que la concrétisation de cette stratégie de redressement dépend, toutefois, du règlement de la crise financière que vit l'entreprise et ce à travers un assainissement ou un rééchelonnement de sa dette qui avoisine les 6 milliards de dinars, et la mobilisation d'un fond de roulement.» R. E.