Un retour en force du commerce informel à Souk Ahras. La rue Ibn Badis qui venait à peine de récupérer ses espaces renoue avec l'anarchie et perd chaque jour que Dieu fait une partie de la chaussée. Cette dernière, qui est littéralement squattée par les étals de fortune, ne laisse aucune chance aux automobilistes voire aux piétons de se frayer une voie de passage vers les autres rues. Des ballots de fripes, des effets vestimentaires et autres objets hétéroclites proposés à la vente, des cageots vides et autres remplis de marchandises, des motocycles et des camions stationnés à longueur de journée pour empêcher le stationnement des autres véhicules, des chaussées annexées aux trottoirs par des relais en métal et autres barrières fixant les limites de chaque vendeur et des groupes de marginaux pour superviser, déballer ou emballer la marchandise. Bref, une pagaille organisée selon des lois autres que celles devant régir la voie publique. Les rues El Fidayine et Victor Huggo ne dérogent pas à la règle sauf pour ce qui est du nombre des rixes et batailles rangées. «Ce sont généralement des commerces qui sont improvisés dans le but de s'adonner à d'autres activités illicites encore plus préjudiciables pour la société et les échauffourées et autres hostilités entre bandes rivales sont souvent le résultat d'une transaction non respectée ou d'un espace piétiné par un autre groupe commercial», a déclaré au journal un commerçant de la rue Victor Hugo où l'on constate depuis peu une montée de violences entre groupes. A la place de l'Indépendance et après une courte disparition des activités attentatoires à la quiétude du citoyen et à l'image du centre-ville, c'est encore le retour en force du marché aux téléphones mobiles et celui des chardonnerets. Des centaines de gens s'entassent chaque après-midi dans un espace exigu donnant à cette partie de la cité un décor qui ne sied guère à son statut d'espace urbain et récréatif. «Des clous et des crochets sont enfoncés dans ces platanes pour y accrocher les cages à oiseaux, les escaliers de la banque sont quotidiennement défigurés par les détritus et autres fatras d'objets abandonnés à même le sol par ces occupants du dernier quart de la journée et personne ne s'en offusque», a dénoncé un habitant d'un immeuble mitoyen à ladite place publique.