Les étudiants ont repris les cours en présentiel la semaine passée, avec un nouvel emploi du temps. Chaque université a adopté la stratégie qui lui convient le plus pour diminuer, au maximum, le nombre d'étudiants. Ces derniers ont été répartis en groupes sur des horaires appropriés pour chaque groupe et chaque spécialité. Les responsables des établissements universitaires et les enseignants se sont mis d'accord pour entamer les examens uniquement pour les modules essentiels, en excluant totalement les matières secondaires. Les recteurs des universités assurent que d'ici fin novembre, l'année universitaire 2019/2020 sera achevée et la nouvelle année 2020/2021 sera enfin lancée. Rencontrés à l'université d'Alger 2, Bouzaréah, des étudiants ayant fraîchement rejoint le campus ont bien voulu nous raconter «leur expérience» avec les études en cette période de pandémie et nous donner leur avis sur les mesures prises par l'université en matière de prévention sanitaire. «Nous avons été scindés en plusieurs groupes et nous avons déjà fait quatre séances de cours récapitulatif des modules essentiels. En tout, nous avons quatre modules essentiels, d'une heure de temps. Nous passerons un examen en ligne pour certains de ces modules et nous devrons réaliser des travaux pratiques pour d'autres», explique Anis, étudiant en 1re année master à la faculté des langues étrangère de Bouzaréah. Pour lui, les études qu'il a suivies en ligne ne lui suffisent pas pour pouvoir assurer un bon cursus en 2e année master. «J'ai un mémoire à préparer et je ne peux pas dire que j'ai bien suivi les cours en ligne. J'ai l'impression que tout le monde cherche à bâcler cette année le plus rapidement possible, sans se soucier de des conséquences que cela pourrait avoir sur le devenir des étudiants», regrette Anis. Il faut dire que beaucoup d'étudiants se sont plaints du manque de moyens pour suivre les cours en ligne, ou de la mauvaise connexion. Certains ont même reproché à quelques enseignants de s'être contentés seulement d'envoyer des cours en fichiers PDF, sans prendre la peine d'expliquer les cours. Contrairement à Anis, Sonia dit qu'avec les cours à distance, elle a pu s'initier à une sorte d'«auto-formation» à la maison. «Je n'ai pas eu de problème à reprendre les cours en présentiel. Cependant, beaucoup de flou persiste et nous ne savons pas à quoi nous devons nous attendre, nos enseignants non plus. L'on se demande, d'ailleurs si les cours ne vont pas se dérouler de la même façon durant l'année prochaine», s'inquiète l'étudiante. En matière d'hébergement, la nouveauté cette année consiste, nous dit-on, en ce «document devant être fourni à l'administration des œuvres universitaires, délivré et signé par le responsable du département de chaque spécialité assurant que l'étudiant entend réellement terminer le 2e semestre et qu'il a besoin d'être hébergé, autrement il n'aura pas droit à l'hébergement», nous explique-t-on. S'agissant des mesures sanitaires de prévention exigées par la tutelle, un médecin universitaire, contacté par nos soins, pense que «l'application du protocole sanitaire se fait aisément au sein des universités et des campus, avec un nombre d'étudiants réduit et une reprise par vague». Il ne manquera pas de relever «le dispositif assez lourd» mis en place et «les moyens dont disposent les établissements universitaires» pour assurer une prévention efficace dans tous les campus, les restaurants universitaires et les et les résidences. Selon lui, les travailleurs chargés du nettoyage désinfectent quotidiennement les pavillons, les restos et les plats en métal. Il dit souhaiter voir «chaque étudiant garder son plat et le nettoyer lui-même pour le réutiliser». «A mon avis, ce protocole est facilement applicable vu qu'il ne nécessite pas des moyens colossaux, à part la bonne gestion de ce qu'on a comme ressource humaine et ceux déjà mis à notre disposition», assure le médecin. Ce protocole sera-t-il vraiment respecté ? C'est toute la question que se pose Leïla, étudiante à l'école de journalisme de Saïd Hamdine et résidente au campus U de Dély Ibrahim 1. Elle affirme que les étudiants ne respectent pas trop les mesures sanitaires, notamment dans les chambres où le nombre d'occupants est limité à deux personnes seulement. «Les filles n'en font qu'à leur tête. Elles se regroupent dans une seule chambre sans tenir compte du danger qu'elles encourent si une d'entre elles est malade», s'offusque-t-elle, exprimant sa crainte de voir l'année universitaire 2020/2021 remise en cause d'une éventuelle nouvelle vague de contamination à la Covid-19.