Les prestations de soins assurés par la polyclinique de Kendira, sise au centre urbain du chef-lieu de la commune, sont en deçà des attentes de la population. Des citoyens de cette circonscription rurale, avec lesquels nous avons pris langue, estiment que cette entité sanitaire cumule une kyrielle de carences qui grève son bon fonctionnement. «Les choses évoluent de mal en pis. L'offre de soins se réduit comme peau de chagrin. Le staff soignant, autant que le personnel de service, est très insuffisant pour répondre à une demande de soins en constante progression», soutient avec amertume un usager de la santé du village Tizi. D'aucuns parmi les habitants de Kendira déplorent devoir s'en aller par monts et par vaux, en empruntant des routes incertaines, pour prendre en charge leurs bobos. «Rallier l'EPH d'Amizour, et même la polyclinique de Barbacha, est loin d'être une sinécure, a fortiori pour les résidents des villages excentrés, enclavés et dépourvus de moyens de transport», relève un citoyen du village Ihebachen, perché en surplomb du chef-lieu. Et à un autre villageois de Kembita de faire chorus : «Dans nos contrées désolées et déshéritées, la couverture sanitaire est un leurre. Les unités de soins de proximité, quand elles existent, ne sont plus que l'ombre d'elles-mêmes. Nous avons la désagréable impression d'être délaissés par les pouvoirs publics. Parfois nous venons même à nous demander si nous sommes des citoyens à part entière ou des citoyens à part». Dans un courrier adressé au cours de la première décade du mois de septembre aux différentes instances de la wilaya, un collectif d'associations activant sur le territoire de la commune a soulevé «le manque de moyens humains et matériels au niveau de la polyclinique». Les signataires de la missive ont instamment sollicité «l'ouverture d'un point d'urgence, d'un laboratoire d'analyse, d'un service de protection maternelle et infantile et l'affectation d'une ambulance» au profit de cette structure de santé. «Pour réitérer ces revendications des plus légitimes, et rappeler les services concernés à leurs responsabilité, la population a organisé ces jours-ci une marche pacifique depuis la mairie jusqu'à la polyclinique», nous informe un villageois. Contacté par nos soins, un responsable de l'EPSP d'El Kseur, dont dépend la polyclinique de Kendira, convient de l'existence d'«insuffisances», mais s'inscrit en faux contre certains desideratas des habitants. «La polyclinique fonctionne avec deux médecins généralistes à plein temps. Elle est pourvue d'un service de stomatologie et un autre de psychologie. Les soins infirmiers sont assurés par un staff de huit agents paramédicaux de santé publique. Il va sans dire qu'un point d'urgence ou une PMI sont vitaux, mais leur concrétisation dépend de la disponibilité budgétaire», a-t-il fait savoir. Advertisements