Deux initiatives bônoises sont venues hier renforcer le front du rejet du referendum sur la constitution. La première émanant du Collectif universitaire NUR s'est exprimée à travers une déclaration publiée à la veille du rendez-vous électoral sur leur page Facebook. «Le 22 février 2019, le peuple algérien a déclenché un processus révolutionnaire qui exige la refondation complète de l'Etat. Alors qu'il continue à se mobiliser pour la conquête de sa souveraineté pleine et entière, le pouvoir de fait a décidé de soumettre sa constitution au référendum le 1 novembre. », lit-on dans le préambule. Le collectif très actif au sein de la coordination nationale des universitaires pour le Hirak explique sa position par onze points dont le premier souligne qu' « une constitution est une chose trop sérieuse pour être bâclée de la sorte. » Il est avancé aussi qu' « une constitution doit être l'émanation du peuple, et non faite au nom du peuple. », que « ce pouvoir est illégitime », et« que nous ne pouvons accepter l'instrumentalisation de notre glorieuse révolution par le choix d'une date qui devait être l'occasion de consacrer l'union des Algériens. » les enseignants engagés de Annaba disent aussi rejeter l'agenda du pouvoir, et refusant« une constitution dans un climat de répression, où toute voix contestatrice est réprimée. »Les rédacteurs de la déclaration ont exprimé sans ambages le fond de leur pensée en refusant clairement que « notre ANP soit un instrument entre les forces Néocolonialistes dans la région. », soulignant que cette constitution« reproduit le système que la société a clairement rejeté », considérant que« seule une transition démocratique où tout doit être discuté, y compris une nouvelle constitution constitue le début de solution à la crise. » Réitérons leur engagement pour un Etat de droit, pour une Algérie réellement démocratique et véritablement sociale, les animateurs de NUR concluent leur texte en estimant« que cette constitution, aussi bien dans la forme que dans le fond ne sera qu'une énième constitution d'un énième président, ne permettra ni une Algérie démocratique, ni une Algérie sociale, ni un projet d'avenir pour notre Nation, ni de régler la problématique du projet d'Etat et de la légitimité du pouvoir. » En parallèle, des citoyens d'Annaba ont lancé une pétition considérant « que la participation à ce prétendu référendum ne fera qu'approfondir la crise politique en Algérie. » Faisant référence au Hirak du 22 février, « une intifada populaire exprimant le refus par le peuple des choix d'un pouvoir-système qui a conduit l'Algérie à une crise sans précédente. » Les initiateurs affirment que « cette révolution exige une rupture totale avec le système et l'instauration d'un Etat de droit et des libertés. », en contradiction avec les agissements du pouvoir : « Il ne veut pas tirer les leçons de l'histoire. Il tente de contourner ce moment historique et utilise tous les moyens pour empêcher la réalisation des aspirations profondes de cette révolution populaire, il impose une constitution dans un climat de peur et de répression, empêchant l'expression de toute voix critique à sa démarche. », lit-on dans le même document. En conclusion, les pétitionnaires tiennent« pour responsables des blocages à venir les forces qui instrumentalisent les sentiments Nationalistes, régionalistes et religieux devant l'histoire pour acquérir une légitimité faussée et les appelons à la sagesse et la raison tant qu'il est encore temps. Advertisements