Cette coalition de partis démocratiques estime que le prochain référendum "ne peut en aucun cas constituer une solution durable à la crise politique que vit le pays". Les forces du Pacte pour l'alternative démocratique sont opposées à la tenue du référendum sur la révision constitutionnelle prévue le 1er novembre prochain, en qualifiant cette démarche de "fuite en avant", voire de "double forfaiture". "L'octroi d'une Constitution de laboratoire est une fuite en avant qui, encore une fois, signe une volonté de détourner et confisquer, par la force et la fraude, le droit fondamental du peuple algérien à décider librement de son avenir", a estimé le PAD, dans un communiqué rendu public hier, après sa réunion du 31 août dernier, tout en refusant de "s'inscrire dans la double forfaiture d'un référendum sur une constitution imposée, a fortiori, le jour anniversaire du glorieux 1er Novembre". "C'est là une brutale confiscation de la souveraineté́́ du peuple qui reste déterminé́ à obtenir le départ du système par un processus constituant souverain à travers une transition démocratique indépendante. C'est aussi une autre usurpation irresponsable d'une date historique chère qui constitue le patrimoine mémoriel et patriotique de tout le peuple", a-t-il insisté. Pour ce conglomérat de partis démocratiques, le prochain référendum "ne peut en aucun cas constituer une solution durable à la gravissime crise politique que vit le pays". "Les priorités sont ailleurs, loin des soucis et soubresauts tragicomiques des alternances claniques. Elles appellent à respecter la volonté populaire exprimée depuis bientôt deux ans pour la construction d'un Etat civil, démocratique et social souverain dans lequel règnent la primauté du droit et le respect des libertés citoyennes et des droits de la personne humaine", a-t-il expliqué. En outre, le PAD a dénoncé la gestion du Hirak par le pouvoir en place qu'il a accusé de s'emmurer dans l'"autoritarisme" et d'instrumentaliser la justice pour "étouffer le Hirak". "Il (le pouvoir, ndlr) s'obstine à nier toutes les exigences populaires exprimées par la révolution démocratique de février 2019. Opposé frontalement à la volonté et à la souveraineté populaires, il poursuit sa politique antidémocratique qui a mené́ le pays à la faillite", a-t-il dénoncé. Aux yeux du PAD, la politique répressive adoptée par le pouvoir (arrestations et lourdes condamnations d'activistes et de journalistes) vise à "l'étouffement de toute voix discordante" mais trahit en même temps son "désarroi" et son "incapacité́ à convaincre les citoyens". Tout en critiquant la gestion "à la hussarde" de la pandémie par les autorités, le PAD a averti que "l'Algérie connaîtra une rentrée sociale des plus difficiles de son histoire, comme le montre la double rentrée scolaire et universitaire qui se déroule dans des conditions catastrophiques". Par ailleurs, le PAD a fait part de sa volonté d'organiser des rencontres publiques autour de "la problématique des libertés fondamentales — politiques ou syndicales — comme enjeux majeurs de la démocratie et de la citoyenneté́ et comme instruments indispensables à la concrétisation des objectifs démocratiques proclamés par la révolution populaire".