La rentrée scolaire dans la capitale se déroule dans une conjoncture particulière, marquée par la pandémie du coronavirus. De nombreux parents craignent de voir leurs enfants contaminés ou bien devenir conducteurs d'une maladie qu'ils ne souhaitent pas contracter. Latif, père de deux lycéens inscrits au lycée Saïd Hamdine, craint pour sa santé pour les jours à venir. «Tant qu'il n'y a pas de campagne de dépistage massif, je resterai constamment sur mes craintes. J'ai 67 ans et je suis diabétique. Jusqu'à présent, je n'ai eu aucun symptôme car je suis prévenant, mais mes enfants pourraient être contaminés et ramener avec eux le virus à la maison», dit notre interlocuteur derrière sa bavette. Au niveau de la place du 1er Mai au cœur d'Alger, le lycée El Idrissi se prépare quant à lui à ouvrir ses portes à presque 1000 élèves, selon les dires d'un jeune rencontré aux abords de l'établissement hier matin. Le lycéen inscrit en terminale science dit ne pas avoir peur de la maladie car il est jeune, sportif et en bonne santé. «Mais je crains que l'un de mes camarades ne soit malade et contamine l'air dans la classe, automatiquement certains d'entre nous seront contaminés et conduiront le virus dans nos foyers», affirme-t-il avec une certaine crainte. A Bouzaréah, la rentrée se prépare depuis plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Le wali délégué de la circonscription administrative, Hashas Djamel Eddine, annonce que la situation est sous contrôle et qu'un protocole drastique est mis en œuvre afin de garantir un climat propice à l'enseignement. «Dès aujourd'hui et jusqu'à nouvel ordre, un protocole d'hygiène strict est mis en place au niveau de chaque établissement. Ce dernier est exactement le même que celui appliqué au niveau des écoles primaires», précise notre source et de revenir : «Le gel désinfectant et le masque sont obligatoires à l'entrée de l'établissement et nous comptons sur les directeurs d'établissement pour faire respecter les lois sanitaires en vigueur». M. Hashasse revient par ailleurs sur la rentrée du primaire qui s'est déroulée le 21 octobre dernier : «Pour le moment, nous n'avons eu aucune contamination dans nos écoles. La distanciation et le roulement sont les mots d'ordre». Concernant le roulement, notre interlocuteur déclare que cette opération se fait sur un pourcentage de 50% par classe. «De 8h du matin à 10h-10h15, chaque classe accueille 50% des élèves et cette opération est en perpétuelle rotation. C'est une décision qui semble ravir les parents», termine notre interlocuteur. Au niveau de la circonscription administrative de Birtouta, la rentrée s'est également bien déroulée. Fait inédit, des associations se sont postées devant les 14 collèges et les 7 lycées que compte la daïra pour sensibiliser les jeunes des risques du coronavirus. Mme Nachida Belheouane, wali déléguée de la C. A. affirme que la sensibilisation rentre dans son programme anti-Covid : «Nous essayons de faire participer les associations depuis plusieurs jours à la sensibilisation contre l'épidémie. Les personnes dehors distribuent des flyers et des dépliants au profit des collégiens et lycéens. Nous essayons également de leur inculquer les gestes barrières à adopter automatiquement. La clef de la réussite réside dans la sensibilisation», précise notre interlocutrice. Par ailleurs, la première responsable de la daïra déclare qu'une vaste opération de désinfection des établissements scolaires a été menée et devrait se poursuivre en partenariat avec les APC, l'EPIC HUPE et Extranet. «Les collèges et lycées dépendent du ministère de l'Education mais il n'en demeure pas moins que nous faisons de notre mieux pour soutenir ces établissements en cette période de crise sanitaire», termine Mme Belheouane. Advertisements