Après le report le 28 octobre dernier de la première audience du procès en appel, Yacine Mebarki a été jugé hier par la Cour de Khenchela. Un rappel d'abord : Lors d'un premier procès en comparution immédiate tenu le 8 octobre, il avait été condamné à une peine d'emprisonnement de 10 ans assortie d'une amende de 10 millions de dinars, pour offense ou dénigrement du dogme ou des préceptes de l'Islam, incitation à l'athéisme et atteinte à l'unité nationale. Une peine très lourde qui avait suscité une grande colère au sein de l'opinion publique et remis d'actualité le sujet de la liberté de conscience et celui des magistrats acquis à des idées religieuses étrangères au droit algérien. A l'entame de l'audience, le juge a refusé de reporter encore une fois le procès à la demande d'un nombre d'avocats des détenus d'opinion, exerçant à Alger, qui ont envoyé mardi leur lettre de constitution. Les deux avocats de la défense, Me Hachem Sassi et Me Ramzi Chekhab ont donc plaidé la cause du détenu en tentant avec brio de démontrer l'absurdité des éléments à charge et le complot qui serait dissimulé derrière toute l'affaire. Le public composé essentiellement de la famille de Mebarki, de militants du Hirak et de journalistes s'attendait à un scénario différent du premier procès. Le doute a cependant pointé du nez quand le juge s'adressa à Mebarki pour lui demander si le compte Facebook « Yacine chaoui amazighe » lui appartenait ? Oui, répondit ce dernier. A quoi le juge répliqua : « et pourquoi tu te surnommes chaoui amazighe ? ». Question troublante qui fait croire que le juge a un problème avec les noms amazighes, ou peut-être avec tout ce qui est en relation avec cette dimension de l'identité algérienne. Sans surprise, le procureur de la république, de son coté, a requis la confirmation du jugement de première instance. La Cour a renvoyé le verdict à la date du 25 novembre prochain. Advertisements