Les atteintes au réseau électrique et aux conduites de gaz suite à des travaux de construction et autres ont fait perdre à Sonelgaz près de 26 milliards de centimes (258 956 260 DA) durant l'année 2004 et uniquement dans la capitale. Ce chiffre nous a été révélé par M. Guitouni, directeur général de distribution de Sonelgaz dans le grand Alger. D'après ce responsable, les travaux effectués à proximité des lignes électriques « ont été à l'origine de nombreux incidents ». Leur nombre est évalué à 544. L'énergie non distribuée à cause de ces atteintes est de plus de 59 millions de kilowatts (599 332 000 kW). Les pertes financières sont évaluées à plus de 18 milliards de centimes. Le coût de réparation des différentes installations et ouvrages endommagés, dépasse, quant à lui, les 7 milliards de dinars, ce qui fait un manque à gagner global de plus de 25 milliards de centimes. D'après M. Guitouni, le nombre d'incidents constatés durant le dernier exercice est plus élevé en comparaison avec les années précédentes. « Le nombre d'incidents constatés au niveau des réseaux de gaz et d'électricité est en hausse. Ce phénomène s'explique par le lancement de nombreux chantiers dans la capitale durant ces dernières années », explique le directeur général. Celui-ci estime qu'il est impératif d'impliquer Sonelgaz dans les différents projets nécessitant des travaux en sous-sol ou à proximité des lignes électriques aériennes. Afin de parvenir à ce résultat, Sonelgaz a publié dans la presse une annonce dans laquelle toutes les sociétés susceptibles de faire des travaux de ce genre sont invitées à se rapprocher des centres de Sonelgaz pour les informer des projets. Les représentants de la société étatique sont censés informer les entreprises en question au sujet des zones à risques. « C'est la troisième fois que nous publions ce genre d'annonce et nous avons constaté que certaines entreprises et institutions se sont effectivement rapprochées de nos structures, ce qui a permis d'éviter pas mal d'incidents », dira M. Guitouni. Cependant, les problèmes subsistent. « Même si des institutions telle que l'Algérienne des eaux (ADE) joue le jeu, bon nombre de sous-traitants continuent à travailler sans prendre en considération les mesures de sécurité nécessaires », assure le directeur général. Il fera remarquer, par ailleurs, que les particuliers sont, eux aussi, à l'origine de nombreux incidents. « Beaucoup de ces particuliers ne possèdent même pas de permis de construire. Ils effectuent donc leurs travaux sans se soucier des risques. » Un bon nombre de particuliers érigent des villas à proximité de lignes de haute et moyenne tension ou installent les fondations de leur construction près des conduites de gaz. « De nombreux accidents se sont produits à cause de ces travaux », indique notre interlocuteur qui ajoute que des personnes ont même trouvé la mort par électrocution ou suite à des explosions de gaz. Le nombre de morts reste, toutefois, difficile à connaitre puisque « dans la plupart des cas, les causes de la mort ne sont pas déclarées sauf s'il y a intervention de la Protection civile peu de temps après l'accident », assure-t-il. L'unique moyen permettant d'éviter ces incidents est, selon M. Guitouni, de se référer à Sonelgaz à chaque fois qu'un projet est entamé. « Les particuliers ou les entreprises doivent se rapprocher de Sonelgaz à chaque fois qu'un projet doit être lancé. Avant d'entamer leurs travaux, ces derniers doivent disposer d'un plan détaillé du sous-sol et du terrain exploité afin d'éviter tout incident. Pour notre part, nous sommes prêts à mettre à leur disposition toutes les informations nécessaires », propose M. Guitouni.