La Société nationale d'électricité et de gaz tire la sonnette d'alarme sur les accidents de gaz. Au cours d'une conférence de presse qu'il a animée hier au siège régional de la Sonelgaz, le directeur de la zone de distribution d'Alger, Mustapha Guitouni, a carrément parlé de “chiffres alarmants” enregistrés durant le mois de décembre 2003, et la première quinzaine de janvier 2004, en révélant un bilan lourd : 30 morts et plus de 170 personnes sauvées “in extremis” de l'asphysie par les services de la Protection civile, dont 9 morts et 25 blessés du 1er au 15 janvier dernier, dans la wilaya d'Alger. Dans le document transmis aux journalistes présents, il est également fait état d'autres types d'incidents ayant entraîné souvent la coupure de gaz : 6 explosions et 15 incendies causant des brûlures et des blessures en général. “Ces chiffres nous interpellent et interpellent le citoyen”, a déclaré M. Guitouni, en expliquant que les causes de telles catastrophes sont le résultat du “non respect des normes techniques internationales”. “Il y a une anarchie. Les gens font ce qu'ils veulent”, a -t-il ajouté, précisant encore : “Les accidents et les décès sont issus des modifications de logements, sans la prise en compte de la normalité des installations de gaz”. Au cours de la rencontre, ce responsable a en outre précisé que la capitale est dotée d'un réseau datant de la période coloniale. Il a cependant noté que sur les 2 500 km du réseau créeé par la Sonelgaz, 200 km restent à “rénover”, exigeant des dépenses de 700 millions de dinars. M. Guitouni a reconnu implicitement le faible taux de pénétration en gaz dans la capitale, qui est seulement de 50 % englobant près de 288 000 foyers. Le responsable de la Sonelgaz a annoncé l'existence d'un “plan national de gaz” qui inscrit l'installation de gaz dans 600 villes du pays d'ici à 2010. Mustapha Guitouni a par ailleurs affirmé que son entreprise poursuivra “la campagne de sensibilisation” en direction de la population, afin de prévenir contre les divers incidents de gaz. Il a également laissé entendre, que d'autres opérateurs sont concernés par la problématique de prévention, en citant les postes et télécommunication, l'entreprise des eaux, “les citoyens privés, les entreprises de routes et tous les gens concernés par les travaux de sous-sol”. Des opérateurs qui devront coordonner avec la Sonelgaz. Mais, ce que le directeur de la zone de distribution d'Alger n'a pas dit et qui sera révélé plus tard par un cadre de la Sonelgaz, ayant requis l'anonymat, c'est que le rôle de l'autorité “doit être joué normalement par la police de l'urbanisme”. Celle-ci devrait ainsi conforter les citoyens soucieux du respect des normes de construction et d'installation de gaz de ville, et aussi contrôler tous ceux impliqués dans les travaux de sous-sol. H. A.