L'Assemblée générale élective (AGE) de la Ligue régionale de Annaba, prévue demain 11 janvier, va se dérouler dans un climat très lourd sur fond de graves accusations contre Amar Bahloul, l'un des deux candidats à l'élection. A la veille de ce rendez-vous, des amis et proches du regretté Ahmed Mebrek ont organisé une marche et un sit-in à Annaba pour dénoncer la candidature du membre du bureau fédéral, coordinateur des ligues, président fraîchement réélu à la présidence de la ligue de wilaya d'El Tarf. Les héritiers d'Ahmed Mebrek l'accusent d'être à l'origine de la disparition de leur père. C'est ce qu'ils ont déclaré dans une longue lettre adressée au président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Dans leur missive au premier magistrat du pays, ils soulignent : «Nous sollicitons votre intervention énergique afin de rendre justice à notre cher père, le réhabiliter dans ses droits et honorer sa mémoire. Monsieur le Président, vous êtes notre ultime et dernier recours.» Pour rappel, Ahmed Mebrek, président de la ligue de Annaba, avait été suspendu de toutes fonctions liées au football suite à une inspection diligentée par la fédération. Quelques jours plus tard, l'assemblée générale, à l'unanimité, a adopté le bilan moral et financier de l'exercice, présenté par Ahmed Mebrek et lui a donné quitus pour sa gestion du dernier mandat. Il a laissé, dans le compte de la ligue, un solde positif de l'ordre de 11 milliards de centimes. Les recours qu'il a introduits auprès de la fédération sont restés sans suite. Comme sa demande d'ouverture d'une enquête adressée au ministre de la Jeunesse et des Sports, Sid Ali Khaldi, qui a connu le même sort. Les héritiers indiquent : «Il (Ahmed Mebrek) a été injustement mis sous pression jusqu'à sa mort (crise cardiaque) par Amar Bahloul (membre du bureau fédéral) aux ambitions et désirs démesurés de s'emparer de la Ligue de Annaba. Il a été soutenu dans son projet méphistophélique par le président de la FAF, Zetchi, le SG de la FAF, Mohamed Saad et le président de la commission d'éthique de la FAF.» Les héritiers ont pointé du doigt, en les citant nommément, ces trois personnes qu'ils rendent responsables de ce qui est arrivé à leur père (la mort). Dans la lettre au président de la République, Abdelmadjid Teboune, ils soulignent : «Il en va ainsi Monsieur le Président de la République dans tout pays sans garde-fous institutionnels, les ressentiments personnels et les prétentions inhibent les consciences et laissent libre cours à l'omnipotence pour s'imposer en lieux et places des lois et règlements régissant l'ordre de la République. Il devient alors loisible aux maîtres du moment (la bande organisée) d'instrumentaliser l'institution et d'en soumettre le fonctionnement à leur bon vouloir. Telle est la vérité Monsieur le Président. Et ce serait, en effet, s'attaquer à la compétence, à l'intégrité, l'honnêteté, la droiture, la probité, la légitimité et la bonne gouvernance. Ce sont les qualités reconnues par tout le monde à Hadj Ahmed Mebrek, au niveau local et national.» La marche organisée le 7 janvier 2021 à Annaba contre la candidature de Amar Bahloul, ainsi que les messages inscrits sur les banderoles brandies devant le siège de la wilaya de Annaba illustrent ces propos. Les héritiers de feu Ahmed Mebrek ajoutent : «Nous tentons de poursuivre en justice ces protagonistes tueurs d'hommes pour abus de pouvoir, harcèlement moral au défunt et à ses héritiers et assassinat sans préméditation (dossier à l'appui). Nous restons convaincus que votre solide détermination de combattre les injustices, votre engagement sans faille pour la concrétisation de la rupture avec les anciens mauvais réflexes ainsi que l'ancien système... Monsieur le Président, nous pensons, à travers cette lettre, vous avoir fait parvenir, après presqu'une année de dramatiques souffrances, nos doléances et de vous demander l'ouverture d'une enquête approfondie sur les causes de la disparition subite d'Ahmed Mebrek.» Ainsi donc, las d'attendre une réponse à leurs doléances adressées au président de la FAF et au ministre de la Jeunesse et des Sports, les héritiers d'Ahmed Mebrek ont décidé de s'en remettre au président de la République au sujet de cette (dramatique) affaire. Pour rappel, feu Ahmed Mebrek est décédé le 27 juin 2020, à l'âge de 73 ans, «des suites des fortes pressions qu'il a subies de la part de responsables de la Fédération et qui ont entraîné sa mort», indique l'un de ses héritiers. Le défunt avait qualifié sa suspension d'«arbitraire, brutale et illégale». Advertisements