En dépit du poids deux mesures des «décideurs» n'ayant toujours jugé utile de placer l'ES Sétif, le seul club algérien à disposer de deux étoiles africaines, sous la coupe d'une grande entreprise publique «réservée» aux épaules larges, le onze phare de Aïn Fouara, fonctionnant sans le sou, trouve les ressources pour refaire surface et reprendre la place qui lui sied. Par souci d'objectivité, la belle série des Noir et Blanc est le fruit du travail titanesque réalisé par le staff technique et le sérieux du collectif adhérant pleinement au discours et à la démarche de Nabil Kouki, qui a décidé de poursuivre l'aventure à Sétif, un véritable réservoir de pépites. En kamikaze, le technicien tunisien a pris l'année dernière les commandes d'une formation en pleine déroute. La mise en confiance du collectif soumis, faut-il le rappeler, à un plan de charge rigoureux, permet non seulement à Nabil Kouki de redresser la barre, mais de mettre dans le bain des jeunes (Laoufi, Guendouzi, Boussouf, Daghmoum, Berbache, Biaz et Amourra), de faire confiance à Debbari, Nemdil et Larribi. Sans le nerf de la guerre, l'Aigle noir ne pouvait garder Draoui, Redouani partis là où l'argent coule à flots. Il n'a pu recruter un renard des surfaces et réaliser le recrutement souhaité par le coach qui, malgré les mirobolantes offres d'un club algérois, préfère continuer l'aventure à Aïn Fouara où il a carte blanche. Véritable bouffée d'oxygène pour les caisses du club, le transfert de Boussouf ne dérange pas pour autant le coach conviant de nombreux réservistes (Fellahi, Bekrar, Belbay, Dali, Laidouni et Derfalou pour ne citer que ceux-là) à prendre part aux différents stages bloqués d'intersaison. L'implication des anciens, tels Khedaïria, Djahinit et Karaoui qui retrouvent une seconde jeunesse, a non seulement facilité l'intégration des jeunots, mais donné raison à Kouki qui n'a pas hésité un seul instant à faire de Dali un élément important de son échiquier, et du virevoltant Amourra, le meilleur buteur (5 réalisations) de son team. L'absence de certains cadres, pour cause de blessures, oblige Kouki à puiser dans la réserve et de permettre à des pépites comme Fellahi et Bekrar de bénéficier d'un temps de jeu. Contraint donc de composer avec les moyens du bord, Nabil Kouki donne une leçon à certains techniciens algériens «allergiques» au produit du terroir. Le technicien tunisien démontre que le football national est un véritable vivier de grands talents. Ceci dit, le succès de Bordj, le quatrième à l'extérieur cette saison, conforte la position de l'Aigle noir ne cachant plus ses intentions et ambitions. La belle série la bande à Nabil interpelle les nouveaux dirigeants qui devraient se pencher sur l'essentiel, à savoir la licence «professionnelle», une meilleure prise en charge de la catégorie des «U23», l'avenir du club et la régularisation financière du staff technique et des joueurs impayés pour certains depuis 10 longs mois. L'heure n'est donc pas au changement du logo et à la location de nouveaux et onéreux locaux de «prestige»... Advertisements