Ils étaient nombreux les avocats qui se sont déplacés hier à la cour de Sétif pour défendre Walid Kechida, fondateur de la page «Hirak Mèmes». Quelques citoyens se sont rassemblés également devant la cour pour exprimer leur soutien à ce jeune de 25 ans, placé sous mandat de dépôt le 27 avril de l'année dernière. Finalement, le procureur général a requis la confirmation de la peine prononcée en première instance, c'est-à-dire trois ans de prison ferme. Le verdict sera rendu le 31 janvier, c'est-à-dire dans une semaine. Kechida est poursuivi pour «outrage à corps constitué», «atteinte à la personne du président de le République, à la force publique dans l'exercice de ses fonctions et aux préceptes de le religion». Des charges décriées par plus d'un, notamment les organisations de défense des droits de l'homme et des libertés, d'autant plus que Kechida ne fait que commenter l'actualité politique avec humour. Arrêté donc le 27 avril, il a dû rester plus de huit mois en détention provisoire avant de passer devant le juge le 21 décembre dernier. Le verdict a été rendu le 4 janvier. Alors que le parquet avait requis cinq ans d'emprisonnement, il a été finalement condamné à trois ans de prison ferme. Une condamnation qui a jeté l'émoi au sein de l'opinion publique. Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, ses avocats ont indiqué que des expertises médicales, trois sur quatre plus précisément, avaient conclu à l'«irresponsabilité pénale» en raison de troubles mentaux. Le juge, en le condamnant à trois ans de prison, n'en a apparemment pas tenu compte. Ce procès en appel, qui s'est tenu donc hier, connaîtra-t-il une autre issue ? Militants et activistes le souhaitent en tout cas. Il est utile de signaler que dans le procès concernant 14 manifestants de Batna, arrêtés puis relâchés fin 2019 pour «port de l'emblème amazigh», qui a eu lieu le 3 janvier, le juge a finalement prononcé la relaxe. Ces 14 citoyens, poursuivis pour «atteinte à l'unité nationale», avaient vu leur dossier classé définitivement, comme l'a rappelé le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), avant de se voir convoquer «soudainement», l'affaire ayant été relancée. Le procès a été reporté huit fois (24 mars, 15 avril, 10 mai, 17 mai, 7 juin, 17 juin, 15 novembre et 4 octobre), avant d'être programmé pour le 3 janvier. Le procureur avait requis un an de prison assorti d'une amende de 100 000 DA. Le juge a finalement prononcé la relaxe. Advertisements