Le tribunal de Sétif a condamné, hier lundi, l'étudiant et militant du Hirak, Walid Kechida, 25 ans, à une peine de trois ans de prison ferme assortie d'une amende d'un montant de 500 000 DA. En effet, le jugement est mis en délibéré depuis le 21 décembre dernier. Le jeune Kechida était poursuivi pour "atteinte à l'entité divine", "atteinte à corps constitués", "outrage et offense au président de la République" et "atteinte aux agents de la force publique", et ce, conformément aux articles 144, 144 bis et 144 bis 2 du code pénal, et le verdict a été rendu public hier. C'est ce que nous a confirmé, hier, Me Betka Fouad, l'un des avocats de la défense de l'activiste. "Cette sentence est très lourde. Nous sommes émus et surpris car au moment où nous nous attendions à ce que notre client soit libéré ou relaxé aujourd'hui (NDLR : hier lundi), il a été lourdement condamné", nous dira Me Betka Fouad du collectif des avocats du jeune Kechida. "Nous avons décidé de faire appel dans les délais prévus par la loi, à savoir dans dix jours au plus tard", a affirmé à Liberté le représentant des avocats au sortir du tribunal. "Maintenant, nous devons tous nous mobiliser aux côtés des avocats au procès en appel", a déclaré à un confrère, M. Tasnaout, coordinateur du Comité national de libération des détenus (CNLD). Rappelons que lors du procès du lundi 21 décembre, le procureur de la République près le tribunal de Sétif avait requis à l'encontre du mis en cause une peine de cinq ans de prison ferme et une amende de 500 000 DA. Le créateur de la page Facebook "hirak mèmes", dont l'incarcération a suscité de l'indignation, avait été présenté, le 27 avril dernier, devant le juge d'instruction qui avait ordonné sa mise sous mandat de dépôt après avoir posté sur sa page Facebook des publications humoristiques sous forme de "mèmes", à savoir des images détournées de façon humoristique sur les pages des réseaux sociaux, notamment Facebook, et touchant aux autorités et aux préceptes de la religion islamique. Il est placé en détention provisoire depuis le 27 avril passé. Cette durée a été prolongée de quatre mois supplémentaires, le 24 août dernier. De leur côté, d'autres activistes qui voient que la peine reste très lourde, affirment que les avocats de la défense, à savoir les neuf avocats de Walid, auraient dû demander une individualisation des accusations retenues contre le jeune partisan du Hirak.