En prison depuis le 27 avril dernier, l'activiste Walid Kechida, dont le dossier a été transféré le 3 décembre à la Chambre correctionnelle près le tribunal de Sétif, afin de programmer son procès, a été jugé hier. Après une heure de plaidoiries, le procureur de la République près le tribunal de Sétif a requis cinq ans de prison ferme et 500 000 DA d'amende à l'encontre de l'activiste poursuivi pour les chefs d'inculpation d'"outrage et offense au président de la République", d'"atteinte à l'entité divine" et d'"outrage et atteinte à corps constitués (forces de l'ordre public dans l'exercice de leurs fonctions)", conformément aux articles 144, 144 bis et 144 bis 2 du code pénal. Les plaidoiries des neuf avocats, qui se sont constitués pour sa défense, étaient essentiellement axées sur le fait que leur client est un militant et activiste du Hirak et n'a fait qu'exprimer ses opinions. Walid Kechida, dont l'incarcération a suscité de l'indignation, avait été présenté, le 27 avril passé, devant le juge d'instruction qui avait ordonné sa mise sous mandat de dépôt après avoir posté sur sa page facebook des publications humoristiques sous forme de "mèmes". Depuis cette date, deux demandes de libération provisoire du jeune internaute de Sétif avaient été introduites par le collectif des avocats qui assure sa défense, mais ont été rejetées avec confirmation par décision, définitive et irrévocable, des trois chefs d'accusation retenus contre lui. La durée de sa détention provisoire avait été prolongée de quatre mois supplémentaires, le 24 août dernier. Le prononcé du verdict est programmé pour le 4 janvier prochain.