Le général-major à la retraite et candidat à l'élection présidentielle annulée d'avril 2019 Ali Ghediri restera encore au moins une semaine en prison. Prévu hier, l'examen de son dossier par la chambre d'accusation près de la cour d'Alger a été ajourné d'une semaine. Selon l'un de ses avocats, «ce renvoi au 7 février a été expliqué par le fait que les magistrats avaient besoin de plus de temps pour s'enquérir du contenu de l'affaire». Argument étonnant, sachant que le dossier du prévenu est revenu de la Cour suprême depuis déjà trois semaines. Et il n'est pas évident que la décision puisse tomber le jour-même de l'examen, dans la mesure où la chambre d'accusation peut mettre celle-ci en délibéré sous huitaine ou quinzaine. Le dossier est revenu au niveau de cette juridiction après son examen par la Cour suprême et l'annulation des qualifications retenues contre Ali Ghediri qui, faut-il le préciser, est à son vingtième mois de détention. La Cour suprême a estimé que dans l'arrêt de la chambre d'accusation, «les magistrats se sont érigés en juges du siège, en considérant les faits établis». De ce fait, elle a cassé l'arrêt et renvoyé le dossier devant la même juridiction, autrement composée, pour un nouvel examen. La défense y a vu une libération du prévenu, dans la mesure où les chefs d'inculpation ont été annulés par la plus haute juridiction. Mais cet espoir a été très court. La programmation de ce dossier a été renvoyée sous quinzaine après une longue polémique entre les avocats et la cour d'Alger. Il faut dire que l'ex-candidat à l'élection présidentielle n'a cessé de clamer son «innocence» depuis sa mise sous mandat de dépôt, le 13 juin 2019. Il a commencé par refuser de comparaître pour «un acte criminel» et entamé, par la suite, une grève de la faim dans le but de dénoncer son incarcération, avant qu'il ne soit atteint de la Covid-19 dans sa cellule et d'arrêter son mouvement de protestation, sur conseil des médecins. Toutes les demandes de mise en liberté provisoire introduites par ses avocats auprès de la chambre d'accusation ont essuyé un refus. Pour son collectif de défense, Ali Ghediri fait l'objet d'«une détention injuste» et «devenue arbitraire» depuis le renvoi de son dossier par la Cour suprême vers la chambre d'accusation. Hier encore, une demande de mise en liberté provisoire a été déposée par ses avocats, mais elle a aussi essuyé un refus. Ali Ghediri devra donc rester en prison et attendre que les magistrats statuent sur son sort, dimanche prochain. Rappelant aussi qu'après l'abandon par la chambre d'accusation de «remise de documents et d'informations à des étrangers», Ali Ghediri s'est pourvu en cassation devant la Cour suprême contre l'unique inculpation qui pesait sur lui, à savoir «participation à une entreprise de démoralisation de l'armée», arguant du fait qu'il n'a «jamais porté atteinte» à cette institution dont il est l'enfant et a donc clamé son innocence. Advertisements