Natif de Blida en 1944, père de 4 enfants (trois garçons et une fille), Abdelkader Taieb-Ezzraïmi est un homme aujourd'hui comblé. Cet autodidacte, qui se contente d'une formation par correspondance dans une école parisienne (1958-1965) et d'une attestation de formation supérieure en gestion d'entreprise à l'INPED (1970-1972), a aujourd'hui des projets plein la tête. Le développement de son entreprise est impressionnant. Parti un certain 4 novembre 1990, date de la création d'une petite entreprise familiale dans le domaine de la minoterie-semoulerie, SIM, il se retrouve, en collaboration avec ses enfants, à la tête d'un groupe industriel, commercial et financier de six filiales ayant une envergure nationale largement consacrée. Employant environ mille travailleurs, le groupe de M. Ezzraimi, dont le chiffre d'affaires s'élève à près de 10 milliards de dinars, pour un patrimoine évalué à quelque 57 millions d'euros, a engagé des investissements colossaux estimés à 16 700 000 euros entre 2000 et 2004. Cette évolution fulgurante pour un groupe de près de 3 milliards de dinars de capital social, alors qu'il n'était que de près de 9 millions de dinars en 1998, témoigne, si besoin est, des mérites d'un manager auteur de plusieurs distinctions internationales : trophée spécial Arch Europe à Frankfurt en mars 2001, Award Emrc Europe Market à Bruxelles en mai 2001 et Award International Business Transport à Bruxelles durant la même année. En 2002, le groupe, outre les distinctions locales du prix de la reconnaissance exceptionnelle du jury du club Excellence Management et la médaille du mérite agricole du ministère de l'Agriculture, a obtenu la distinction chevalier de l'Ordre du mérite agricole du ministère français de l'Agriculture. Certifié aux normes ISO 9001-2000 et HACCP actuellement en cours, le groupe SIM passe de la minoterie et de la semoulerie, où il assure plus de la moitié des besoins du marché national, à la conquête d'autres secteurs d'activité, dont les eaux minérales. En effet, à peine la prise des deux unités de Mouzaia et Benharoun, que dirige actuellement le fils Hacène Ezzraimi, que de nouveaux postes d'emplois seront créés, éloignant le spectre des compressions des effectifs tant redouté par les travailleurs qui, rassurés, donnent l'impression d'être plus que jamais motivés pour la sauvegarde de leur outil de production. Le fils parle déjà d'une commande d'une trentaine de containers par mois pour la France, où la communauté algérienne et pied-noire constitue une clientèle presque naturelle tellement le retour aux sources est aguichant. Dynamique, souriant et très entreprenant, Ezzraimi, le président d'honneur du Croissant-Rouge algérien, est aussi connu pour ses actions caritatives. Faisant aussi partie des sages de la Mitidja, il est presque le père de famille des habitants de Ain Romana, où est nichée sa première unité de production. Ayant surmonté avec « sagesse », comme il aimait à le dire, les années de terrorisme, où le péril pour sa vie et ses unités était tellement grand dans une région infestée de terroristes islamistes, « aâmi l'hadj », comme aimaient à l'appeler affectueusement ses proches, s'en est sorti indemne après un enlèvement qui continue encore à le terroriser, selon ses dires. Mais à l'entendre parler de ses projets et de son intense activité au sein des organisations patronales, notamment le CEIMI, dont il est le président, ou de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie, où il est un membre actif, seul compte finalement, pour Ezzraimi, le rayonnement du groupe, dont les fils sont déjà instruits et mis dans le moule pour la continuité de la saga de la SIM.