Le débat sur la validation des nouveaux statuts, proposés conjointement par la Fédération algérienne de football (FAF) et la FIFA, lors d'une assemblée générale extraordinaire (AGex) coincée entre la dernière assemblée générale ordinaire (AGO) de fin de mandat et l'assemblée générale élective, prévue en avril prochain, a été évacué par le ministre de la Jeunesse et des Sports (MJS), Sid Ali Khaldi. Point d'AGex ni de modification des statuts de la FAF avant l'élection de la nouvelle direction qui sera élue lors de l'AGE du mois d'avril. Ceux qui tablaient sur le départ du ministre pour renverser la vapeur devront trouver autre chose. Une lecture approfondie des nouveaux statuts préparés par la fédération permet de relever quelques changements importants de nature à soulever des interrogations. Comme, par exemple, la suppression de l'article consacré aux critères d'éligibilité contenu dans les statuts et le code électoral actuels en conformité avec les lois nationales, mais que l'on ne retrouve pas dans les nouveaux statuts tels que proposés par la FAF. En effet, l'article 26, alinéa 2 consacré aux critères d'éligibilité (statuts de la FAF) et l'article 9, critères d'éligibilité, du code électoral en cours de validité, fixent les conditions qu'un candidat au bureau fédéral et au poste de président de la Fédération doit remplir, sont évacués dans les nouveaux statuts et code électoral made in FAF et FIFA. Dans les deux documents que la FAF cherche à valider avant l'AGE, il n'y a plus trace de l'article sur les critères d'éligibilité qui a été enlevé des statuts et du code électoral. Un des alinéas de l'article précise qu'un candidat à l'élection au poste de président de la fédération ou au bureau fédéral ne doit pas avoir fait l'objet de «sanction sportive grave». Il se trouve que l'actuel président de la fédération a fait l'objet d'une «sanction sportive grave» que définit ainsi l'article 23 du décret exécutif 14-330 «la qualité de membre élu du bureau fédéral se perd pour l'un des motifs suivants : faute grave ayant entraîné une sanction disciplinaire de suspension d'une durée de trois mois au moins». Le président de la FAF a écopé d'une suspension de six mois dont trois mois ferme en 2016. En vertu de ces trois articles, statuts de la FAF, code électoral de la FAF et article 23 du décret exécutif 14-330, il est de facto écarté de la course à un second mandat. Dans les nouveaux statuts et le code électoral préparés par la FAF, l'article traitant des critères d'éligibilité a été dissolu dans la mouture. Est-ce par hasard ? N'y a-t-il pas ici une tentative de contourner cet article important pour permettre au président de déposer sa candidature, sachant que si les anciens statuts sont maintenus, sa candidature sera rejetée en vertu des articles cités ci-dessus ? N'est-ce pas tout l'enjeu du forcing de la FAF pour faire passer sa proposition, dont le premier bénéficiaire sera son président, si d'aventure, bien sûr, il décide de briguer un autre mandat ? Cela ressemble fort au cheval de Troie. Le tout (document) est enrobé de quelques articles contraires aux statuts de la FIFA, comme l'article 4 «la non-discrimination» concernant la limite d'âge, que les experts de la FIFA ont validée les yeux fermés, ou l'exigence imposée à tout candidat au poste de président de la FAF de présenter vingt parrainages de membres de l'assemblée générale. Un membre de l'assemblée générale n'est autorisé à parrainer qu'un seul candidat. C'est une barrière qui sera difficile à franchir, si d'aventure les quatre candidats qui ont annoncé leur intention de candidature et le président sortant postuleront en même temps pour le poste de président. L'assemblée générale étant composée de 86 membres, selon les statuts présentés par la fédération, il sera impossible aux cinq membres ou prétendants de récolter chacun vingt 20 voix, vu le nombre réduit de la composante de l'AG. A la FIFA, par exemple, qui compte plus de 200 associations membres, il est exigé cinq parrainages seulement. Même chose pour la CAF qui compte 55 membres. Le grand enjeu de la «bataille des statuts» résiderait-il en fin de compte dans l'élimination de l'article sur les critères d'éligibilité dans les statuts et le code électoral ? Difficile de ne pas le croire. Advertisements