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Ahmed Madi. Président du syndicat national des éditeurs du livre (SNEL) : «L'éditeur, l'imprimeur, le libraire et l'auteur éprouvés par la crise sanitaire»
Le président du Syndicat national des éditeurs du livre (SNEL), Ahmed Madi, évoque la fragilisation de la chaîne du livre, l'effet résultant du de la crise sanitaire de la Covid-19 et l'organisation des Salons nationaux du livre. Entretien réalisé par K. Smaïl
-Après le long et forcé confinement, avec l'embellie actuelle, c'est la reprise des activités culturelles renouant avec le public, un programme en perspective, des animations livresques, des salons du livre... Oui, effectivement, nous avons effectué plusieurs réunions, avec enthousiasme, au niveau du ministère de la Culture, à cet effet. Environ une dizaine, en 2020. Elles portaient sur la loi du livre et surtout sur des Salons nationaux du livre. Comment les organiser à l'échelle nationale ? Après le report du Salon international du livre d'Alger (SILA) dû à la crise sanitaire de la Covid-19, comme dans partout dans le monde. C'est pour cela que nous avions pensé à les organiser pour compenser le déficit accusé par les es éditeurs. Parce que leur activité était à l'arrêt durant une année. Ils étaient au chômage, certains ont cessé leur activité, d'autres ont vendu leurs équipements, des imprimeries ont fermé...L'éditeur, l'imprimeur, le libraire, l'auteur dont la parution de son livre est en stand-by, «souffrent». Moi, personnellement, notre maison d'édition Dar El Hikma est fermée depuis une année. Donc, des réunions avec le ministère de la Culture avec des PV (procès- verbaux) se sont tenues. De commun accord, nous nous sommes entendus sur l'organisation des Salons du livre nationaux par les deux syndicats du livre, l'Organisation nationale des éditeurs du livre (ONEL) et le Syndicat national des éditeurs du livre (SNEL), sous l'égide du ministère de la Culture. Mais nous avons été surpris. -Quoi donc ? Il y a une quinzaine de jours, nous avons envoyé une correspondance à Mme la ministère de la Culture, dont l'objet portait sur l'organisation d'un Salon national du livre durant la période du 11 au 20 mars 2021, coïncidant avec les vacances scolaires du printemps. La demande a été refusée. Autres surprises. Une réponse émanant du directeur du livre par intérim à la place de Mme la ministre de la Culture. Et une réserve sur la dénomination «Salon du livre», «Foire du livre», «Exposition de livres»... -Pourquoi ? Pourquoi ? On nous a signifié que c'est uniquement l'Organisation nationale des éditeurs du livre (ONEL) qui allait organiser le Salon national. Nous répondons le contraire. La participation commune des deux syndicats est plutôt bénéfique. Nous estimons que plus il y aura des éditeurs, plus il y aura un vaste choix pour les lecteurs ou les visiteurs. Leur dénégation avancée, pour l'organisation d'un Salon du livre, c'est soit précéder ou succéder le syndicat collègue. Cela ne fonctionne pas de cette manière. Nous, le Syndicat national des éditeurs du livre (SNEL), avons effectué plusieurs réunions, avec PV, avec le ministère de la Culture, pour qu'un Salon national du livre soit organisé par le ministère de tutelle où les deux syndicats participent. Pourtant Mme la ministre de la Culture avait déclaré dans les médias la tenue de ces réunions avec les deux syndicats du livre, le lancement bientôt des Salons nationaux et leur prise en charge. Nous nous attendions à ce que le ministère de la Culture nous réserve ces espaces aux éditeurs issus de l'ONEL, du SNEL et de ceux qui n'y adhèrent pas. Même d'autres associations dédiées au livre et à la lecture, ont leur place. -Une action livresque pluridisciplinaire... Oui, absolument. Et puis, ce salon est pris en charge par le ministère de la Culture. Ce n'est pas à l'éditeur de payer. -Pourquoi ? Parce que l'éditeur est au chômage depuis une année. Nous ne pouvons pas l'affliger davantage. C'est ce que nous avons demandé à Mme la ministre de la Culture. Et qui était d'accord avec nous, les deux syndicats des éditeurs, pour nous réserver des aires à travers les 48 wilayas (58 actuellement), prendre en charge cette animation culturelle et de mettre tous les moyens à notre disposition. Maintenant, on nous refuse de participer à ce salon. D'un côté, le président de la République exhorte à la participation de la société civile, d'une Algérie nouvelle, et de l'autre c'est l'antinomie. Qu'est-ce qu'on doit faire ? Adresser une requête au président de la République ? Nous sommes là pour construire. En plus, on impose un coût de location de 3800 DA le mètre carré du stand. Normalement, avec cette conjoncture, c'est le ministère de la Culture qui prend en charge pour atténuer le fardeau éreintant les éditeurs. -Vous voulez dire des facilitations ? Oui. Nous voudrions tout simplement participer avec l'ONEL, que nous respectons, sous l'égide du ministère de la Culture. Pourquoi ces entraves. Au contraire, il faudrait aider et soutenir les éditeurs dont l'activité a été impactée par la crise sanitaire de la Covid-19. Tous les métiers ont été soutenus par l'Etat, sans les citer. Nous nous attendions à ce que le ministère de la Culture soit solidaire avec les éditeurs. Pour nous, c'est une exclusion du Syndicat national des éditeurs du livre (SNEL). On prive nos éditeurs et nos auteurs de participer à ce salon. Autre chose, on prive aussi la Safex, une institution étatique économique, de générer des gains. Le pavillon central où se tiendra le salon du livre possède une surface de l'ordre de 13000 m2. Même la participation des deux syndicats ne peut la couvrir. Donc, il faudrait la participation de tous les éditeurs, même non affiliés, les institutions étatiques, les associations...