Depuis mercredi 3 mars 2021, Ouled Djellel est devenue officiellement la wilaya 52 du pays en application d'un nouveau découpage administratif et territorial «visant à rapprocher l'administration et les services publics du citoyen et à susciter un développement économique local et une amélioration du cadre de vie des habitants», a déclaré le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du Territoire, Kamel Beldjoud. En présence du wali de Biskra, du président de l'APW et des autorités civiles et militaires, le ministre de l'Intérieur a présidé la cérémonie d'installation du nouveau et premier wali d'Ouled Djellel, en l'occurrence Aïssa Azziz Bouras. Ce dernier est un énarque né en 1962, ayant exercé dans les administrations locales de plusieurs wilayas avant sa nomination au poste de premier responsable de l'exécutif de cette nouvelle wilaya comprenant les communes éponymes, Doucen, Sidi Khaled, Chaîba, Rass El Miad et Besbes. Essentiellement agropastorale avec des zones urbaines de plus en plus denses et d'immenses plaines steppiques sillonnées de lits d'oueds, ces 6 communes sont habitées par des gens de la terre et des éleveurs d'ovins, fiers et revendicatifs, aspirant à une vie meilleure et à des aides de l'Etat à la hauteur de leurs ambitions, a-t-on relevé. À l'issue de l'installation du nouveau wali, plusieurs intervenants ont exprimé leur satisfaction de voir cette grande daïra de Biskra promue au rang de wilaya avec l'espoir qu'elle soit vite mise au niveau des autres wilayas en termes d'infrastructures scolaires, sportives, routières, agricoles, sécuritaires, énergétiques et touristiques. «Cette promotion d'Ouled Djellel au statut de wilaya va aussi alléger nos déplacements vers Biskra qui est distante de 100 km. Nous avons au moins quatre créneaux prometteurs pouvant favoriser un développement local pour le bien de tout le pays et du bien-être social et économique de la population locale», a souligné un citoyen. Des créneaux prometteurs Le premier créneau est l'élevage des ovins, car Ouled Djellel est un centre de production nationale de viande rouge, avec notamment la race de moutons éponyme, dont les qualités ne sont plus à démontrer. Le doyen des éleveurs d'ovins est intervenu de manière tonitruante pour exprimer son dépit et son désenchantement de constater le rétrécissement et l'appauvrissement des parcours pastoraux et le détournement par des commerçants en cheville avec des fonctionnaires sans scrupules des quantités de son et d'orge réservées aux éleveurs. L'agriculture florissante à Doucen, où les palmeraies et les serres croissent à perte de vue, constitue le second axe de développement. Comme dans toutes les communes, les agriculteurs revendiquent en premier lieu des autorisations de forage de puits, de l'électricité rurale et des actes de propriété et de jouissance de leurs lopins de terre. Le 3e volet est le tourisme qui reste un secteur complètement ignoré à Ouled Djellel, où on ne compte aucun hôtel digne de ce nom. Des habitants espèrent que cette promotion administrative favorisera les investissements dans ce secteur et la création de centaines d'emplois à Sidi Khaled où il y a un mausolée millénaire et la tombe de la légendaire Hayzia, ainsi que d'immenses territoires à Besbes et Rass El Miad pour les promenades de découverte de l'Algérie profonde. Le 4e axe de développement est la nécessité de fonder une zone industrielle à Ouled Djellel pour les transformateurs et conditionneurs des produits agricoles et ceux issus du palmier dattier ainsi que d'accélérer les travaux du stade de football de 5500 places en voie de finition et d'aider l'équipe locale qui enregistre d'excellents résultats dans le championnat national amateur. Ainsi, à peine installé, le nouveau wali a eu un avant-goût des attentes, des espoirs et des problèmes auxquels sont confrontés les habitants de cette région. «Aura-t-il la volonté, les moyens adéquats et les collaborateurs appropriés pour dynamiser le développement de cette nouvelle wilaya ?», s'interrogent les habitants ayant aussi des besoins en logements, en postes de travail et d'activités commerciales, ludiques, culturelles et sportives «réduites pour le moment à leurs plus simples expressions», selon eux. Advertisements