La chaîne de production de la société Alzinc s'est arrêtée totalement en décembre 2016, faute de matière première et de finances… Devant cette situation déplorable, les travailleurs pointent un doigt accusateur en direction du propriétaire et actionnaire, le Groupe IMETAL qui «est responsable de la léthargie dans laquelle beigne la société». «Depuis 2015, il n'a entrepris aucune action sérieuse pour le redressement de la situation. Pis encore, avec des décisions irréfléchies et arbitraires, il s'est rendu complice de l'aggravation de la situation…». Des membres du comité de participation n'y vont pas avec le dos de la cuillère : «Depuis l'arrêt total de la production en 2016, aucun dossier n'a été introduit auprès du conseil des participations de l'Etat pour le sauvetage de la société. Pire encore, l'avant-projet de partenariat avec le groupe Madar, pourtant groupe algérien et possédant les moyens financiers nécessaires, a été capoté avant sont dépôt au niveau du CPE». Selon nos interlocuteurs, «en 2018 et suite à la démission de l'ancien président-directeur général, le Groupe a procédé à l'installation d'un président du Conseil d'Administration qui a été limogé en 2011 suite à un grand mouvement social. Cette installation a provoqué un nouveau mouvement social qui a conduit à une nouvelle période d'instabilité qui s'est soldée par le limogeage où la démission de l'ensemble des cadres dirigeant laissant, au vrai sens du mot, la société abandonnée et livrée à elle-même, sans direction pendant plusieurs mois. Le groupe a attendu 9 mois pour réagir et changer le président du conseil d'administration. Cette période d'instabilité a eu des conséquences très graves sur la société». La même source souligne qu'en 2018 «et après un différend avec un partenaire étranger autour de la révision du montant du contrat de mise à niveau, le groupe a ignoré toutes les sollicitations d'arrangement à l'amiable demandées par les dirigeants d'Alzinc et du partenaire étranger, afin d'éviter le recours à l'arbitrage international conformément aux orientations de Monsieur le ministre de l'Industrie». Pire, révèlent des travailleurs, dépités, «ces mêmes responsables n'ont jamais daigné rendre visite à la société pour s'enquérir des problèmes. En contrepartie, ils usent de leur influence pour intervenir dans des dossiers comme le choix des assureurs ou les partenaires commerciaux pourtant sélectionnés après avis d'appels d'offres conformément au code des marchés-publics…» Preuve de cette déliquescence, depuis 2016, plus de cinq managers ont tous jeté l'éponge, car se retrouvant abandonnés de toute assistance. Cette instabilité managériale renforce davantage le climat d'instabilité au sein de la société et menacent l'avenir de 500 travailleurs qui risquent de perdre leurs emplois à tout moment. Aujourd'hui, les installations acquises à coup de millions de dollars (grâce à des crédits d'investissement dans le cadre de la réhabilitation et la mise à niveau de son outil de production) risquent la détérioration en restant à l'arrêt depuis plusieurs années du fait de la proximité de l'air marin. Tous les appels de détresse et les appels à l'aide lancés par les travailleurs et le comité de participation sont restés vains ce jour. La société Alzinc, créée en 1974, est l'unique producteur de zinc raffiné en Algérie et dans le monde arabe. Alzinc, produit et commercialise du zinc hautement raffiné de très haute qualité SHG et ses alliages ainsi de l'acide sulfurique essentiel pour le traitement des eaux potables pour les stations de dessalement de l'eau de mer qui est actuellement importé. Advertisements