Un accord commun sur la science et la technologie devrait prochainement être signé entre l'Algérie et les Etats-Unis, a annoncé Elias A. Zerhouni, directeur des instituts nationaux de la santé (NIH, Etats-Unis) lors d'une conférence de presse tenue hier à l'ambassade des Etats-Unis. Tandis que les travaux de la rencontre euroméditerranéenne sur le financement de la santé et le développement économique se sont achevés hier, M. Zerhouni a tenu à ponctuer cette rencontre d'un point de presse à l'ambassade de son pays d'accueil. D'origine algérienne et ayant effectué ses études de médecine en Algérie, M. Zerhouni s'est ainsi fait le porte-parole d'une volonté américaine de développer la coopération en matière de recherche. « Le président G.W. Bush m'a encouragé à développer des relations positives avec l'Algérie comme avec tous les pays possédant une potentialité » , a déclaré le conférencier. Le NIH travaille déjà dans un cadre de coopération avec 85 pays étrangers sur la base d'un accord d'Etat à Etat. L'Algérie devrait donc être sur le point de signer un accord commun. Accord qui correspond à une politique américaine qui consiste « à former des capacités localement plutôt que d'en importer », explique M. Zerhouni. Le risque étant pour le pays « pourvoyeur de capacités » de ne pas voir revenir le chercheur. A cela, le directeur des instituts nationaux de la santé préconise « la politique du mérite individuel », chacun devant être récompensé des avancées qu'il apporte à la science. « Ni les gouvernements, ni le système, ni les bureaucrates ne peuvent être remerciés de la performance de la recherche scientifique », soutient M. Zerhouni. Aussi est-il conseillé par ce dernier d'accroître les capacités de communication en Algérie telles que Internet pour permettre aux chercheurs et étudiants algériens d'être en contact avec le monde scientifique tout en profitant des connaissances de chacun. « C'est en fournissant un environnement virtuel mondial que l'on peut réduire le phénomène de la fuite des cerveaux. Car finalement un chercheur désire pouvoir exploiter ses capacités dans un environnement favorable et ouvert. Ce qui est le cas des Etats-Unis », explique-t-il. Et des capacités, il en existe en Algérie, tient-il à ajouter à plusieurs reprises. « J'ai toujours pensé qu'il existait une capacité intellectuelle particulière en Algérie », précise le directeur du NIH. Tout en rappelant les dépenses du gouvernement américain en matière de santé (28 milliards de dollars dont 10% sont consacrés à la formation), le conférencier soutient que l'essentiel du travail devant être accompli pour ce siècle doit être consacré à la biologie fondamentale, « dont nous ne maîtrisons que 10% », ajoute-t-il. Pourquoi le diabète touche-t-il tel peuple plus qu'un autre est une question qui nécessite des recherches approfondies et que le génome humain, à lui seul, ne peut expliquer. C'est à ce titre qu'un chercheur doit correspondre et dialoguer avec tous les chercheurs du monde entier. « La politique aujourd'hui est de prévenir pour guérir. Traiter la maladie d'Alzheimer avant qu'elle n'intervienne est nettement plus avantageux que lorsqu'elle est déjà installée. » Et cette maladie devrait connaître une recrudescence en Algérie du fait de l'allongement de l'espérance de vie. Si les moyens à mettre en œuvre quantitativement dépendent d'une volonté étatique à booster financièrement le secteur de la recherche scientifique, « le chercheur algérien ne doit pas rester en position d'assistanat mais doit faire preuve d'agressivité et de volontarisme », conclut M. Zerhouni.