Coincée de part et d'autre par les communes limitrophes (Baba Hassen, Souidania, Douéra et Chéraga), Ouled Fayet ne cesse de s'étirer pour masquer les corridors. Place au béton qui supplante ce bourg autrefois à vocation agropastorale. Un décor qui se voit depuis quelques années envahi par la gadoue générée par les chantiers de construction de logements. Les villas cossues s'érigent çà et là dans ce lieu campagnard, un foncier tant convoité ces derniers temps. Une aubaine pour les propriétaires terriens et autres bénéficiaires qui flairent la bonne affaire. Ils font grimper le prix du mètre carré. Ils le refilent entre 30 000 et 40 000 DA. « Les travaux du programme des 2130 logements dans le cadre de l'AADL sont menés tambour battant », nous dit un des élus, en l'occurrence le 2e vice-président, Seddik Djebbari, qui nous affirme qu'« une première tranche déjà de 600 unités a été livrée aux bénéficiaires (...) ». En effet, la ville s'étire aux quatre points cardinaux et « il va falloir réaliser d'autres projets d'infrastructures de service, car aux 25 000 âmes que compte la commune viendront s'ajouter dans les mois à venir environ 10 000 personnes dans le cadre des logements réalisés par l'AADL ». Quant au plan d'action de l'année en cours de la commune, il reste conditionné par le budget qui constitue une portion congrue au regard de « l'enveloppe des 80 millions de dinars allouée au titre de l'exercice 2005 », souligne notre interlocuteur qui souhaite que la commune d'Ouled Fayet soit inscrite comme zone d'activités industrielle pour « booster » ses ressources. « Hormis le prélèvement des collectivités locales sur le marché de voitures situé au lieudit Le Plateau, et l'Enageo, la commune ne bénéficie pas de grand-chose », explique-t-il. Le programme 2005 de la commune se résume à la réalisation de projets, à savoir trois écoles primaires et un lycée dont les travaux ont démarré, un CEM qui sera opérationnel en 2006 ainsi qu'un marché couvert. Sur le plan infrastructure sportive et loisirs, aucun projet n'est inscrit cette année. « Les jeunes doivent continuer à végéter dans la monotonie », nous disent certains habitants, car deux salles de sport uniquement accueillent quelques férus des arts martiaux. Il en est de même pour la polyclinique et la salle de soins, « deux structures sanitaires qui se révèlent insuffisantes à l'attente des patients », tient à rappeler l'élu. Le point noir de la commune est sans conteste le manque de moyens de transport. A signaler que pour rallier les communes avoisinantes comme Souidania, Bouchaoui, Rahmania, Douéra, il faudra passer par Chéraga, zone tampon pour les habitants d'Ouled Fayet. Des dessertes sont nécessaires notamment pour les enfants qui « avalent » des bornes à pied afin de rejoindre leurs bancs d'école.