L'administration du président Joe Biden éprouve beaucoup de difficultés à se défaire des décisions prises par son prédécesseur concernant le dossier du conflit palestino-israélien. Dans son rapport annuel sur la situation des droits de l'homme dans le monde, publié mardi, l'administration Biden s'est abstenue de qualifier la Cisjordanie de Territoire palestinien occupé. L'administration Trump avait, quant à elle, totalement adopté les politiques de l'occupation israélienne. Elle a commencé depuis 2018 à parler «d'Israël, Cisjordanie et Ghaza» au lieu «d'Israël et les Territoires palestiniens occupés», un qualificatif adopté par toutes les administrations américaines précédentes et l'ensemble de la communauté internationale. L'administration Biden a tenté de minimiser la portée de cette appellation dans son rapport sur les droits de l'homme. Selon le ministère des Affaires étrangères, elle ne vise pas à exprimer une position sur les questions du statut final à négocier entre les parties en conflit, y compris les limites spécifiques de la souveraineté israélienne à Al Qods (Jérusalem), ou les frontières entre Israël et tout futur Etat palestinien. En réponse à la question : pourquoi ne pas être revenu à l'ancienne formule, «Israël et les Territoires palestiniens occupés», Lisa Peterson, secrétaire adjointe par intérim du bureau du département d'Etat chargé des droits de l'homme, a déclaré que les auteurs du rapport continuaient de croire qu'il valait mieux attribuer des noms géographiques. «C'est conforme à nos pratiques en général. Nous pensons également que c'est plus clair et plus utile pour les lecteurs, qui recherchent des informations sur les droits de l'homme dans ces domaines spécifiques», a clarifié la responsable américaine aux journalistes. Pour l'administration Trump, comme pour le gouvernement israélien, la ville d'Al Qods, y compris la partie est occupée et annexée par Israël en 1967, est la capitale unifiée de l'Etat hébreu. Ceci explique le déplacement de l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Al Qods en 2018, en violation du droit international et des résolutions de la légitimité internationale. Pour l'administration Trump, la colonisation israélienne dans les Territoires palestiniens occupés en 1967 n'est pas illégale, contrairement à ce que dit le droit international. Toutes ces positions et cette politique conforme à la vision israélienne ont fini par représenter un lourd fardeau pour l'administration du président Joe Biden, qui éprouve beaucoup de difficultés à s'en défaire, si l'on veut continuer à croire que chaque administration est libre de suivre sa propre politique en ce qui concerne le conflit israélo-palestinien. La preuve, Joe Biden a décidé de garder l'ambassade de son pays à Al Qods, n'a pas annulé la reconnaissance d'Al Qods comme capitale unifié de l'Etat hébreu, n'est pas revenu sur la reconnaissance du Golan syrien occupé comme faisant partie d'Israël et n'a pas changé l'appellation «Israël, Cisjordanie et Ghaza» en «Israël et les Territoires palestiniens occupés» dans le rapport annuel sur la situation des droits de l'homme dans le monde. Comment est-il possible à l'administration Joe Biden de rejoindre le consensus international sur la question palestinienne avec ce lourd héritage légué par son prédécesseur, le président Donald Trump, qui a tout donné à Israël et a complètement méprisé le peuple palestinien ? Là est la question. Advertisements