Les habitants issus du lotissement précaire appelé «El Hofra» (Le trou), relevant de la commune de Oued Smar, ont tenu un sit-in de protestation durant la journée d'hier au chef-lieu afin de revendiquer leur droit au relogement. Ce bidonville, qui regroupe près de 53 familles, vivant depuis plusieurs décennies sur les abords de la voie ferrée à la sortie de la commune, n'est toujours pas concerné par le programme de relogement lancé il y a quelques années par les services de wilaya. Sur les pancartes installées sur un pont, l'on peut lire «18 ans de souffrance» , «Promesses mensongères», mais aussi «Nous demandons un droit, nous ne cherchons pas l'anarchie». «Nous sommes plongés dans une expectative interminable à cause des promesses non tenues des responsables locaux», explique l'un des protestataires. Les frondeurs se sont rapprochés plusieurs fois de l'administration locale pour faire valoir leur droit au logement, mais aucune suite ne leur a été donnée. «Le recensement a été bâclé. Comment se fait-il que tous les résidents des bidonvilles de notre cité ont été recasés sauf nous ? Ce sont des questions auxquelles les services de la municipalité ne veulent pas donner de réponses», indiquent les contestataires. Les habitants de cette cité croient dur comme fer en la possibilité de leur relogement avant le mois de juin prochain. «Nous savons qu'il y aura une autre opération de relogement. Nous demandons aux autorités de se pencher sur notre cas», souligne un père de famille. Il dit ne plus supporter les conditions de vie dans cette cité-dépotoir, située à un jet de pierre de l'ancienne immense décharge publique. Cependant, le danger demeure omniprésent dans ce site implanté le long d'une voie ferrée. En plus du risque de maladies infectieuses, les résidents sont continuellement exposés à la menace de délinquants qui écument la cité. «Les agressions y sont légion», raconte, inquiet, un père de famille. A travers un énième cri d'alerte, les habitants interpellent les hautes autorités sur leur situation. «Le P/APC avait la possibilité de choisir la priorité du recasement des familles dans le cadre de l'absorption de l'habitat précaire, mais il a préféré nous exclure à chaque fois que l'occasion s'est présentée. Nous ne revendiquons qu'un droit social, sans plus», accuse un citoyen. «Nous ne faisons pas partie des zones d'ombre, nous sommes plutôt une zone marginalisée», a-t-il conclu. Advertisements