Dressée au contact de deux régions géographiques distinctes, à savoir des massifs telliens dans la zone septentrionale et les hautes plaines au sud, la wilaya de Constantine jouit d'un peu plus de 18 000 ha de terres plantées d'arbres, essentiellement caractérisées par leur présence en zones urbaines ou suburbaines. Avec pour espèces prédominantes le pin d'Alep, le chêne-liège et l'eucalyptus, ces espaces devenus un poumon de la région restent extrêmement sensibles et continuellement menacés de disparaître. Comme le confirmeront les responsables du secteur, les dernières années ont connu de larges campagnes de replantation où le soucis de préserver au mieux ce qui reste du patrimoine forestier prenait une importante part. Ces campagnes largement médiatisées avaient pour objectif de lancer d'importantes opérations de reboisement par la fourniture de plants gratuits, mais également par l'appel au volontariat des populations de plus en plus concernées par la question. 204 foyers d'incendie en trois mois Effectivement, nous saurons que, durant les trois dernières années, pas moins de 5000 ha de forêts ont subi des élagages. Avec une moyenne annuelle variant généralement entre 50 000 et 60 000 plants, la wilaya de Constantine s'est fixés comme objectif, durant la période 2004/2005, de mettre en terre pas moins de 300 000 plants. Nous saurons du conservateur des forêts de la wilaya de Constantine que déjà un tiers des plants a été préparé, dont environ la moitié est déjà plantée. Ce spectaculaire bond dans le secteur des forêts, nous révélera M. Arafa, est certes une volonté de l'Etat de préserver et densifier sa réserve forestière, mais surtout des citoyens, de plus en plus conscients de l'importance de l'arbre dans la vie. Cette campagne vise plutôt les milieux urbains dépourvus pour plusieurs raisons de leur flore, mais également les sites affectés par les mouvements du sol. Sur ces sites, essentiellement concentrés dans la commune de Constantine, le choix des essences se fera en fonction du relief, de la nature du terrain et de son exposition. L'on parle déjà de replanter sur le terrain Tennoudji ou encore au niveau de l'ancienne décharge publique, deux terrains débarrassés des bidonvilles qu'ils ont accueillis des années durant. Pour ce qui est des pertes enregistrées pendant la dernière saison estivale, les spécialistes du secteur nous révéleront que, contrairement à ce que croit une grande partie de la population, les dégâts restent minimes par rapport à certaines années où les incendies ont été plus ravageurs. En effet, l'été aura connu le départ de 204 foyers d'incendie dont seuls 33 feront plus ou moins de ravages dans des sites plantés. Objectif : la renaissance de la forêt En effet, l'efficacité du dispositif mis en place par les services de la protection des forêts conjugué à une parfaite collaboration avec les éléments de la protection civile et à une implication concrète des citoyens feront que face à un peu plus de 230 ha de broussailles décimés, seuls 21 ha de forêts seront incendiés. Avec des moyens que l'on peut qualifier de dérisoires, la Direction de forêts, pour prévenir tout risque d'incendie, s'apprête chaque été à affronter les feux de forêt par la mise en place de 9 postes de vigie stratégiquement répartis à travers la wilaya. Ces postes de surveillance sont confortés par la présence de brigades motorisées qui sillonnent la région à l'affût de tout éventuel départ de feu. Les zones les plus souvent affectées restent, cependant, les forêts Meridj et Djebel Ouahch qui constituent le poumon des agglomérations avoisinantes et un lieu de détente privilégié des citadins. Tantôt causés par des pyromanes, tantôt le résultat de simples accidents dus à l'inattention, ces feux ont contribué, au fil des années, à la disparition d'un grand nombre d'arbres dans ces régions. Financés par la wilaya, des travaux de désherbage ont été lancés à travers l'ensemble des axes routiers où seront également installées 17 bâches d'eau. Certaines zones identifiées à travers la wilaya bénéficieront, quant à elles, d'une partie du programme sectoriel de reboisement estimé à 38 milliards de centimes pour la période comprise entre 2001 et 2005. Ce programme vise à augmenter de manière significative la superficie boisée ainsi qu'à protéger le bassin versant de Beni Haroun. Parallèlement à ces deux principaux objectifs, il est question de procéder à la correction torrentielle d'environ 100 000 m3 de cours d'eau, ainsi qu'à la relance de la plantation fruitière de manière à multiplier les 1140 ha de vergers déjà plantés. Même si leur activité reste ininterrompue, les responsables du secteur se disent déjà en train d'envisager la prochaine saison estivale où tous les moyens humains et matériels seront mis en place pour réduire encore plus le nombre d'hectares décimés par le feu.