Le président de la Fédération algérienne de football, Charaf Eddine Amara, a tenu à se démarquer hier, en marge de la tenue de la réunion mensuelle du Bureau fédéral de la FAF, de la mésaventure vécue, avant-hier, par le joueur du NC Magra, le Nigérien Boubacar Haïnikoye Soumaïna lors du déplacement avec son équipe à Béchar afin d'affronter la JS Saoura. Le joueur a été victime de propos racistes liés à la couleur de sa peau par de pseudo supporters présents au stade. Le président de la FAF a aussitôt publié un communiqué dans lequel il utilise des mots forts pour condamner les propos racistes dont a été victime le joueur. «Tous les prétextes sont donc bons pour que des racistes algériens donnent libre cours à l'ignominie. Le football leur sert d'alibi commode et de terrain de prédilection. Le ballon est alors le révélateur de la bête immonde qui sommeille chez nombre d'entre eux. Il est même chez certains le marqueur de la stigmatisation, la discrimination, la xénophobie, la ségrégation ethnique et l'ethnocentrisme. On en a eu malheureusement une nouvelle illustration à l'occasion du match de football de Ligue 1 JS Saoura – NC Magra. Des racistes abjects s'en sont alors pris au joueur nigérien Boubacar Haïnikoye Soumaïna en raison de son origine subsaharienne et de la couleur de sa peau. Certes, la victime de cet acte de racisme nauséabond souligne elle-même que c'est la première fois qu'elle vit des propos racistes et que durant sa carrière sportive en Algérie, «du CRB au NC Magra», le footballeur a «fait tous les stades et rencontré de belles personnes» qui lui ont témoigné «amour et soutien à chaque fois». Mais cette «nouvelle expression de l'abomination raciste autour d'une aire de jeu, est une manifestation ségrégationniste de trop car comme le dit Boubacar Haïnikoye Soumaina, exemple d'éducation et de sérieux par excellence, le racisme n'a pas sa place dans notre football. Ex-premier dirigeant du CRB et président de la Fédération algérienne de football, je suis profondément indigné par ce nouveau fait raciste dans un stade, et le condamne de manière claire et avec une extrême vigueur. Si le phénomène du racisme et de la xénophobie est une réalité chez nous et s'exprime notamment sur le terrain du football, il est cependant contraire aux traditions de l'Algérie, terre d'accueil ancestrale, de fraternité, d'altruisme et de solidarité. L'expression du rejet de l'Autre est absolument insupportable», dira le patron du football algérien avant de rappeler qu'«une loi criminalisant toutes formes de racisme et tout discours de la haine a été fort heureusement promulguée au mois d'avril dernier». Charaf Eddine Amara a, par ailleurs, lancé un appel aux pouvoirs publics afin d'appliquer, avec la célérité et la rigueur nécessaires, les dispositions de cette loi relatives à toutes les manifestations du racisme et de la haine dans les stades. Le président de la FAF a, d'autre part, précisé que des actions de sensibilisation et de prévention contre le racisme, la xénophobie et la haine sont entreprises à travers les stades de football dans tout le pays tout en demandant à tous de faire front contre la haine et la discrimination. Bien que le joueur Boubacar Haïnikoye Soumaïna semblait touché par les propos tenus contre lui, il a tout de même envoyé un message aux «racistes» en déclarant : «Merci d'être une motivation supplémentaire pour moi. Eh oui, je suis noir et j'en suis fier». Pour sa part, le club de la JS Saoura a regretté via sa page officielle facebook le communiqué de la FAF avant d'ajouter que les supporters et la direction de la JS Saoura sont étonnés de toutes les condamnations exprimées d'autant plus que la composante administrative, technique, joueurs et supporters de l'équipe sont connus pour avoir la «peau noire mais un cœur blanc». La direction de la JSS estime que toute l'histoire a été fomentée par le coach du club du NC Magra, Aziz Abbès, qui n'a pas accepté que la JSS s'impose devant son équipe dans le temps additionnel. Advertisements