Pas de nationalité française sans examen. La ministre déléguée à l'Intégration, à l'Egalité des chances et à la Lutte contre l'exclusion, Nelly Olin, annonce que désormais l'acquisition de la nationalité française sera soumise à la réussite d'un « examen civique », en plus du traditionnel examen linguistique. La ministre a aussi présenté le Guide des droits et devoirs du citoyen français que chaque demandeur se verra remettre au moment de retirer le formulaire de naturalisation à la préfecture. Le candidat sera plus tard convoqué à un examen linguistique et civique. Il devra répondre à ce genre de questions : Qui célèbre le mariage en France ? Qu'est-ce que représente pour vous l'égalité entre l'homme et la femme ? Quelle est la couleur du drapeau français ? En France, peut-on obliger son enfant à se marier ou l'empêcher d'épouser une personne de son choix ? Peut-on manifester une croyance dans un emploi public ? Le vote est-il obligatoire ? « Une personne qui ne comprend pas l'interdiction de la polygamie ou de l'excision, ou qui ignore ses obligations liées au travail ou à l'impôt, ne pourra pas devenir notre concitoyen », a expliqué la ministre. En cas d'échec, le candidat pourra repasser ce test, qui se présentera sous la forme de questions fournies aux préfectures. C'est l'ancien ministre de l'Intérieur qui avait instauré une loi exigeant de tout candidat à la naturalisation d'avoir une connaissance suffisante « de la langue et des droits et devoirs conférés par la nationalité française ». Les candidats auront droit à une formation prise en charge par l'Etat. Selon les chiffres officiels, 99 368 personnes ont acquis la nationalité française en 2004, contre 64 081 en 2002. L'augmentation s'expliquerait par la réduction des délais de traitement, de trois ans à dix huit mois, et par la simplification des procédures.