Du haut de ses 68 printemps, le retraité et grand-père Zohir Guellati vit avec son épouse Z'hor, sa seconde jeunesse grâce aux activités culturelles organisées un peu partout dans les wilayas du pays. Cet ancien responsable du complexe téléphonique d'Algérie-télécom de Bab-El-Oued (Alger), habitant à Bouzaréah, ne cache pas sa passion, son attachement pour la photographie. «Je vis de ma retraite, avec mon épouse nous voulons être utiles pour la société, je ne fais pas du commerce avec les photos ou les reportages, nous immortalisons les activités culturelles, qu'elles soient musicales ou théâtrales avec notre caméscope et notre appareil photo», nous dit-il. Il s'agit de l'aboutissement d'un enchaînement d'évènements et de situations. Il a commencé à se familiariser avec un appareil photo depuis son très jeune âge. Le développement de la photo lui revient cher. Il laisse tomber son appareil photo. Avant de prendre sa retraite, il fréquentait les salles de spectacles proches de son lieu de travail, en fin d'après-midi et les journées de repos. Son épouse le rejoignait, afin d'assister aux spectacles. Le couple Guellati vivait difficilement les années 1990. Il étouffait. A la suite de la reprise des manifestations musicales, l'idée de prendre des photos a commencé à germer. Autodidactes, Zohir et Z'hor, lisaient les livres qui expliquaient le fonctionnement de l'appareil photo et le camescope. Ce n'était pas facile pour les deux artistes, mélomanes de surcroit, fervents supporters pour le développement du secteur de la culture. «Nous avons notre page facebook et notre youtube, nous publions nos photos et nos reportages, nous dit-il, et répondons à toutes les demandes des associations culturelles qui nous sollicitent à travers les réseaux sociaux, sans aucun sou, nous partageons nos photos et nos reportages.» Depuis 2006, les deux artistes stockent leurs photos et leurs reportages. Invités par les artistes et les associations culturelles, ils sillonnent les wilayas du pays. «C'est un patrimoine que nous détenons dans nos disques durs», précise-t-il. Zohir et Z'hor sont invités par les associations des wilayas du pays. Emballé par le rythme de la troupe musicale et les applaudissements des mélomanes, le photographe Guellati Zohir ne s'empêche pas de danser au milieu de l'assistance avec le support de son appareil photo à la main. Son épouse qui éclate de rire, le filme pendant ces instants furtifs. «Je ne peux pas vous exprimer mes sentiments, de bonheur et de joie durant ces minutes, quand je suis emporté par les airs musicaux produits par l'orchestre», nous précise Zohir. Parallèlement à la photo, Zohir et Z'hor sont actifs dans le domaine de la solidarité. Le couple, grâce à leurs enfants et leurs complices, se sont déjà rendus dans les douars lointains des wilayas de Aïn Defla, Tipasa, Chlef, pour aller à la rencontre des familles démunies et des enfants malades, en leur offrant des produits alimentaires, vestimentaires, et des moments de convivialité et de joie. «Nous agissons selon nos moyens avec l'aide de nos amis», indique-t-il avant de conclure sur un éclat de rire: «Chaque année, Z'hor et moi-même célébrons nos anniversaires le même jour, le 6 octobre, une heureuse coïncidence, n'est-ce pas ?». Advertisements