Les nouveaux statuts de la Fédération algérienne de football (FAF) mis en conformité avec ceux de la FIFA sont finalisés depuis le 29 juin 2021. L'information a été rendue publique, le jour même, à travers un communiqué de la FAF qui a annoncé «avoir finalisé (le 29 juin 2021) la mise en conformité de ses statuts avec ceux de la FIFA, après une réunion tenue la veille, en visioconférence». Ce communiqué a mis fin aux rêves de ceux qui ont soufflé sur les braises et prié pour que la FAF soit suspendue et que l'équipe nationale et les clubs algériens soient interdits de participation aux compétitions continentales et internationales. Le dossier est définitivement clos. A présent, la FAF peut et doit passer à l'étape suivante, c'est-à-dire mettre en conformité les statuts des Ligues. Malheureusement, elle ne donne pas l'impression de vouloir emprunter rapidement cette voie. Au début du mois de juin dernier, le président Charaf Eddine Amara avait annoncé la tenue de l'assemblée générale élective à la fin du mois de juin 2021. Deux mois sont passés sans que cet engagement soit tenu. Un calendrier pour la tenue des assemblées générales électives de trois Ligues (LFP, LNFA et DNA) a même été publié, sans suite. Cette situation soulève, bien entendu, beaucoup d'interrogations sur les mobiles du retard. Des membres du Bureau fédéral (BF) l'imputent au président de la Fédération qui, selon certains d'entre eux, «n'affiche aucune intention de mettre en œuvre le programme de campagne sur lequel l'assemblée générale a élu le bureau fédéral». A priori, le malaise est latent au sein de cet organe. Il est alimenté quotidiennement par des informations peu rassurantes sur son avenir. Le dossier de la mise en conformité des statuts de la FAF avec ceux de la FIFA est loin d'être clos (pour la partie algérienne). Il dévoile au grand jour les intentions nourries par la FAF de préparer, avec la complicité de la FIFA, un costume cousu main pour ses favoris. Lorsque des médias, notamment le nôtre, ont soulevé des interrogations sur la préparation conjointe FAF-FIFA de la mise en conformité des statuts, l'instance faîtière du football national a crié au loup et dénoncé de manière maladroite et inélégante «certains cercles qui usent de désinformations et de gros mensonges dans le seul but de manipuler l'opinion sportive...». Aujourd'hui, grâce aux documents officiels de cette affaire, il est loisible à chacun de vérifier qui a menti. Oui, la FAF a bien tenté d'orienter, toujours avec la complicité de la FIFA, du moins ses deux représentants diligentés pour cette mission à Alger en novembre 2019, la rédaction du texte en recourant à la discrimination (interdite par la FIFA), la question de l'âge maximum fixé pour tout candidat à la présidence de la FAF, et l'intégration de 5 personnes, non membres de l'assemblée générale, dans la liste du président candidat. Ces deux points figurent en bonne place dans le programme en 10 points proposé par la FAF et la FIFA après la réunion (FAF-FIFA) tenue en novembre 2019 à Sidi Moussa. Comment ne pas parler de collusion entre les deux parties lorsqu'on sait que les deux points cités sont contraires aux principes contenus dans les statuts de la FIFA (la non-discrimination, article 4 des statuts de la FIFA, point 3 de la plateforme adoptée par les deux parties à Sidi Moussa et le point 2 du même document, «l'obligation d'avoir une composante des membres de l'assemblée générale ayant la qualité morale et non physique).» Dans les statuts finalisés par la FAF et la FIFA en mai 2021, il est mentionné dans la proposition de la FAF soumise à la FIFA en janvier 2020, chapitre élections, ce qui suit : «Chaque liste de candidats au poste de président de la FAF peut comprendre un minimum de 5 personnes candidats par liste pouvant être des personnes ne siégeant pas comme délégués (c-a-d, membre de l'assemblée générale)». Ce qui est interdit par les lois nationales, pourtant citées en préambule des statuts, et le point 2 de la charte FAF-FIFA établie le 22 novembre 2019 à Sidi Moussa. Il y a d'autres perles, comme par exemple celles relevées dans la note publiée par la FAF ayant trait aux étapes du processus devant aboutir à la finalisation de la mise en conformité des statuts de la FAF avec ceux de la FIFA. Voici un passage édifiant : «Des bonnes règles de transparence, d'équité, d'intégrité et de bonne gouvernance» que mettait en avant la FAF à chaque fois qu'un commentaire lui déplaisait. Ci-après un passage relevé du texte fleuve consacré aux étapes du processus (de mise en conformité) : «Début juin 2020, tenue de l'Assemblée générale ordinaire (AGO) de la FAF pour l'adoption des statuts, du code électoral et la ratification des organes juridictionnels». L'ignorance de la part de la FAF de ses propres statuts est dramatique. Elle ne sait pas que l'adoption des statuts (ses propres statuts) ne peut se faire qu'en assemblée générale extraordinaire (article 29.6 des statuts) ! ? Elle ne sait pas aussi que les organes juridictionnels et leurs membres doivent être élus par l'assemblée générale et non ratifiés ! ? Bien des choses (anti-statutaires) ont été formulées par la FAF. Nous y reviendrons. Advertisements