La honte, pas même une petite délégation pour recevoir à Alger les 11 médaillés des Jeux paralympiques de Tokyo. Résultat, Cherine Abdellaoui, médaillée d'or, a dû déposer sa chaise roulante et monter péniblement dans le bus toute seule. En gros, il n'y a que le football qui compte, et franc, honnête, compétent et direct, l'Algérie entière, à part Madjer, s'extasie devant les réussites de l'entraîneur de Champigny-sur-Marne. «S'il y avait des Belmadi dans tous les secteurs, l'Algérie fonctionnerait bien», c'est la phrase qu'on entend le plus à part le fameux «c'est voulu», concept-clé qui s'applique à tout, même à la météo. Mais il faut bien comprendre, le football est un jeu, opium du peuple accessoirement, et si Belmadi était ministre, wali ou chef de daïra, il aurait été éjecté, car en politique ce type de comportement n'est pas admis, il faut faire consensus, embrasser tout le monde, aller aux enterrements et dire des banalités pour être accepté dans la Ligue du Sérail. Que l'Algérie ne soit pas qualifiée à la prochaine Coupe du monde ou au contraire qu'elle la remporte en finale contre l'Allemagne ne changera rien aux équilibres des pouvoirs. On se rappelle du style direct du député Missoum, alias «spécifique», en prison, on se rappelle du style direct d'Aït Hamouda, il vient de sortir de prison, on se rappelle du style direct de Tabbou, qui passe son temps à entrer et sortir de prison, et on se rappelle du DG furtif de l'ANEP, débarqué aussitôt après avoir divulgué tout l'argent public qui va à des journaux propriétés d'hommes d'affaires qui n'ont rien à voir avec le journalisme. Etre franc et direct ne va pas régler les problèmes, il ne s'agit que de football, et encore, si Belmadi est encore là c'est qu'il a gagné la Coupe d'Afrique, il lui suffit d'un faux pas footballistique pour qu'il soit évincé et c'est dans son contrat. D'ailleurs il n'y a que quand c'est un entraîneur de football qui perd qu'il est licencié. Pour les hauts responsables, ils sont augmentés. Advertisements