On peut comparer l'économie de l'Algérie à sa compagnie Air Algérie qui vient encore de demander de l'argent à l'Etat pour se renflouer. En cause bien sûr la pandémie qui a paralysé ses avions, contrairement à ceux d'Air France ou Qatariya qui n'ont jamais cessé de voler de et vers Alger, mais une pandémie d'un virus particulier qui a commencé il y a longtemps et fait de la compagnie un trou noir cosmo-financier. Chaque année, Air Algérie demande de l'argent pour ses 10 000 salariés, dont près de 500 dans des bureaux à l'étranger. En 2011 lors de l'épidémie de choléra, elle bénéficiait de 8 milliards de dinars d'aide de l'Etat et en profitait pour recruter 2000 employés, en 2014 pendant la typhoïde 4,5 milliards de dinars lui étaient octroyés, en 2017 le ministre des Transports, actuellement en prison, expliquait que «la compagnie n'est pas en situation de faillite mais connaît seulement des difficultés financières», précisant que «le plan de développement de la compagnie est en cours d'élaboration». En 2019, Air Algérie bénéficiait de 4 milliards de dinars pour éviter la faillite, avec 40 milliards de dinars de déficit en 2020. En avril 2021, la compagnie exigeait sans rire 750 millions d'euros de l'Etat et a insisté, il y a quelques jours, pour être renflouée, n'admettant pas ce retard. Le Président va-t-il signer le chèque ou rester dans l'idée de faire des économies ? Va-t-il céder à la pression de l'oligarchie qui a placé ses enfants dans la compagnie ou être pragmatique ? Car c'était l'une des promesses du candidat, fermer les agences dans les quartiers les plus huppés des capitales mondiales où sont payés des dizaines d'employés qui ne répondent jamais au téléphone, presque deux ans plus tard, rien n'a été fait. On aime bien l'idée d'une compagnie nationale, mais là c'est de l'incompétence et de l'extorsion de fonds. Si le Président donne encore de l'argent à Air Algérie, nous sommes logiquement en droit de demander à ce que l'Etat nous paye dorénavant nos billets d'avion. Advertisements